Aucun pays n'est entièrement exempt de corruption. Mais lorsque ce phénomène prend des proportions qui risquent de freiner la croissance économique et contrarier les efforts accomplis en vue d'instaurer une bonne gouvernance, il entraîne une dégénérescence totale du tissu social. C'est en substance ce qui a été débattu hier lors d'une journée d'étude sur le phénomène de la corruption, organisée par la Ligue algérienne des droits de l'homme présidée par maître Hocine Zahouane. Dans son intervention devant un parterre de juristes et d'étudiants, le Dr Benhenni a indiqué que le phénomène de la corruption a pris des proportions alarmantes dans les administrations et les services publics. Mais le secteur le plus touché reste incontestablement celui de la justice, ce qui explique, selon lui, la sévérité des peines prononcées à l'encontre des magistrats impliqués dans des affaires de corruption. «Les magistrats impliqués dans des affaires de corruption existent dans tous les pays du monde, mais à des degrés différents», a-t-il souligné. La lutte contre la corruption s'impose d'autant plus que l'Algérie est en passe de lancer à travers le quinquennat en question, un programme de modernisation sociale et économique sans précédent depuis l'indépendance. Obstacle au développement durable, la corruption qui peut aggraver les disparités sociales et économiques et favoriser le crime organisé. En fait, si la corruption se développe sans entrave, la démocratie pourra difficilement s'épanouir, la liberté se répandre, la justice prévaloir. Depuis quelques années, les efforts accomplis à l'échelle internationale pour combattre la corruption, encourager la transparence et accroître la responsabilité prennent de l'ampleur, parce que l'on comprend mieux le coût politique, économique et social de la corruption. Les intervenants ont, par ailleurs, mis en exergue l'importance du rôle que jouent les médias, notamment la presse écrite, dans la lutte contre ce phénomène destructeur. Rappelons que l'organisation des Nations unies a instauré une journée mondiale de lutte contre la corruption qui coïncide avec le 9 décembre de chaque année.