L'Organisation non gouvernementale Transparency International (TI) a rendu public, hier, le baromètre de perception de la corruption pour l'année 2009. Un baromètre dans lequel, et c'est apparemment la première, l'Algérie n'apparaît nulle part. D'habitude, c'est l'association algérienne de lutte contre la corruption qui procède au sondage pour notre pays. Il se trouve que l'ONG algérienne (non agréée mais tolérée) dirigée par notre confrère Djillali Hadjadj n'a absolument rien transmis à TI. Pour en revenir au rapport rendu public par TI, l'on relève que les sondages effectués auprès de plus de 73 000 personnes dans 69 pays estiment que les secteurs les plus corrompus sont les partis politiques et la fonction publique. Les parlementaires viennent en troisième position. Le secteur privé n'est pas en reste. En ce sens que la moitié des personnes sondées estiment que celui-ci est miné par la corruption. Elle pense que le monde des affaires, par le biais de pots-de-vin, influe grandement sur les politiques définies par les gouvernants. «C'est une hausse considérable par rapport au sondage de 2004», selon les responsables de TI. Cela constitue également un danger pour la démocratie dans les pays qui s'en revendiquent et dont justement les politiques ne s'encombrent pas de scrupules pour encaisser des pots-de-vin ou encore d'abuser de leurs positions pour imposer leur point de vue. La justice et la police n'ont pas été exemptées par les sondés puisqu'ils indiquent que ces deux institutions continuent d'être minées par la corruption, un fléau qui compromet grandement toute tentative de développement économique ou social, notamment pour les pays les plus pauvres ou à revenus intermédiaires. La petite corruption, elle, a encore de beaux jours devant elle dès lors que ceux censés donner l'exemple d'une bonne gouvernance et de transparence excellent dans la pratique de l'opacité. «Plus d'une personne sur 10, lit-on dans le rapport de TI, a déclaré avoir versé un pot-de-vin au cours des 12 derniers mois. Pour ces mêmes personnes, 4 sur 10 d'entre elles qui avaient versé des pots-de-vin, les paiements s'établissaient en moyenne autour de 10% de leur revenu annuel». Toujours selon le document les petites gens ne se sentent même pas autorisées à s'élever contre la corruption à travers des plaintes auprès de la justice. Ce n'est pas pour rien. «Environ la moitié des victimes de la corruption, interrogées, ne considérait pas les mécanismes de plainte existants comme efficaces». Mieux, même les gouvernants sont considérés comme inefficaces dans la lutte contre la corruption. «Globalement, l'opinion publique juge inefficaces les efforts déployés par ses gouvernements pour combattre la corruption.» 56% des personnes interrogées soutiennent ce point de vue, selon TI. «Aucune évolution majeure n'était intervenue dans l'opinion recueillie en 2009 en matière d'efforts de lutte contre la corruption accomplis par les gouvernement, lorsqu'on les compare avec les résultats des pays évalués dans la dernière édition du baromètre en 2007», conclut cette organisation non gouvernementale. F. A