Avenir n A l'ombre de la première sélection du pays, qui s'apprête à reprendre le chemin des terrains face au Gabon, le 11 de ce mois, l'équipe nationale des U17 est revenue de Tunis après avoir occupé la dernière place d'un tournoi maghrébin. En attendant que Ziani, Bougherra, Belhadj et autre Boudebouz, rechaussent leurs crampons pour affronter le Gabon en amical, le tournoi des U17, organisé par l'Union nord-africaine de football (UNAF) en Tunisie, a rendu son verdict : victoire des jeunes Maliens (1 à 0) face à leurs homologues tunisiens, en match de classement, la Guinée a dominé le Maroc (4 à 1), alors que l'Algérie a terminé cinquième, soit à l'avant-dernière place devant le très modeste Bahreïn (3 à 0). Au tableau d'honneur, les Algériens n'ont rien récolté : ni le titre de meilleur joueur (revenu au Tunisien Ziad Aounallah), de meilleur gardien (le Malien Ali Irango), de meilleur buteur (le Guinéen Aboubakr Camara avec 5 réalisations) ou d'équipe fair-play (le Maroc). En matière de relève, il y a de quoi s'inquiéter, d'autant que la fameuse équipe des U17, issue de l'académie de la Fédération algérienne de football, vice-championne d'Afrique en 2010 et qualifiée pour la première fois en Coupe du monde de sa catégorie (septembre et octobre 2009 au Nigeria), s'est complètement évaporée dans la nature. Une fois le Mondial terminé, les poulains du duo Ibrir - Medane se sont retrouvés soudainement au chômage, sans clubs preneurs, n'étaient quelques-uns, comme la JSM Béjaïa, qui en ont repris quelques éléments. Où sont passés les Cherchar, Chehima et compagnie qui ont laissé une bonne impression à leur époque ? De la déperdition, même la FAF en fait, c'est dire qu'il y a un véritable problème de politique de formation et de stratégie à régler dans ce pays. Sinon, comment expliquer ce vide sidéral lorsqu'il s'agit de sélectionner des joueurs pour la première équipe du pays en allant chercher, dans l'Hexagone notamment, les produits de la formation des autres ? Abdelaziz Khrouf, cet illustre inconnu et actuel sélectionneur des U17, n'a pas fait mieux en exigeant du Paradou AC de lui confier les jeunes académiciens pour les enrôler dans son équipe, lui qui doit préparer un match décisif face au Gabon, le 27 de ce mois, dans le cadre des éliminatoires de la prochaine CAN de la catégorie. Ne s'arrêtant pas là, Khrouf a critiqué ouvertement le président Kheireddine Zetchi et le travail qui se fait au niveau de cette académie Jean-Marc Guillou El-Ankaoui, notamment le fait que de jeunes footballeurs jouent pieds nus. Un sujet dépassé. D'ailleurs, lors de la conférence débat organisée par le PAC, le 31 mai dernier à l'hôtel El-Djazaïr sur justement la pratique du sport, en général, et du foot en particulier, pieds nus, Khrouf était absent. Il n'a pas encore compris que les jeunes académiciens sont toujours en formation et poursuivent un cursus scientifiquement bien étudié, n'en déplaise aux fainéants, aux fossoyeurs et aux opportunistes de tout bord, et que ce n'est pas à lui de dicter sa loi en cultivant les contradictions : d'un côté, il critique la méthode, et de l'autre il revendique le droit de disposer des académiciens ! Ne vous en faites pas M. Khrouf, le jour où ces derniers devront porter le maillot national (et c'est entre autres l'objectif de l'académie), ce n'est pas à vous que les dirigeants du PAC rendront des comptes. Tant que le bricolage et l'amateurisme primaire continueront à avoir de beaux jours en Algérie, surtout en matière de formation, là où il faut être vraiment très compétent, patient et passionné, la FAF ira chercher des joueurs ailleurs pour essayer d'aller en Coupe du monde et à la CAN. Ce n'est pas la faute aux joueurs locaux, qui ont du mal à décrocher un billet pour le premier Chan 2011, mais à ceux qui prônent une soi-disant politique de formation et ceux dont ils ont la charge technique directe. Circulez, il n'y a rien à voir dans le rétroviseur.