Un mois, jour pour jour, nous sépare de l?échéance de la présidentielle et déjà, à dix jours du coup d?envoi «officiel» de la campagne électorale, l?ambiance est plutôt à l?hostilité ouverte. Benflis s?en va en guerre tantôt à l?intérieur du pays, tantôt à l?extérieur pendant que Taleb tire le maximum d?une situation plus profitable visiblement au leader d?un Wafa non agréé que si sa candidature avait été retenue par le Conseil constitutionnel. Tandis que Bouteflika donne l?impression de vouloir profiter jusqu?à la dernière minute des avantages que lui confère son statut de président pour asseoir celui de candidat, les redresseurs se disputent, semble-t-il, le leadership de sa toute prochaine campagne. La première candidate à la présidentielle dans l?histoire de l?Algérie plurielle claironne, pour sa part, partout que le scrutin ? auquel elle a décidé pourtant de prendre part ? ne s?annonce ni crédible ni transparent tenant ainsi le même discours que Saïd Sadi, leader du RCD. Se disant confiant dans des déclarations faites à l?étranger quant au déroulement de l?élection, Djaballah adresse, quelques jours après, ses vives protestations au Conseil constitutionnel. Ce dernier s?attire également les foudres de Taleb qui lui demande ni plus ni moins que de «démissionner». Enfin, Rebaïne, la surprise de ce scrutin, donne l?impression d?être le candidat le plus serein. A croire qu?il a d?autres tours dans son sac. Face à toute cette agitation autour d?un enjeu crucial, le citoyen reste plutôt indifférent. C?est que ses préoccupations sont ailleurs : la viande inaccessible, les boulangers bientôt en grève, des fruits et légumes trop chers? En ce 8 mars 2004, les femmes sont les plus heureuses dans ce pays : elles ont leur première candidate à la présidentielle et leur première femme général. Alors, bonne fête envers et contre tout !