A Constantine, on signale également une grande tension sur le pain. En trouver dans certains quartiers de la capitale de l'est du pays à partir de 12h, relève parfois de l'impossible. Les retardataires et ceux qui n'ont pas eu le temps de faire la chaîne à l'entrée des quelques boulangeries sont obligés d'aller chercher le pain vendu dans les rues qui est plus cher et qui représente des dangers réels pour la santé. «C'est incroyable, je travaille à Constantine et l'après-midi quand je sors pour acheter le pain, c'est un vrai casse-tête puisqu'il est introuvable dans les boulangeries de centre ville», affirme un père de famille qui fait la navette quotidienne entre Skikda où il habite et son lieu de travail à Constantine. Et le problème n'est pas lié au nombre de boulangers puisque la wilaya de Constantine en compte environ 400, dont 300 à peu près au chef-lieu communal. Ce qui est normalement suffisant. A l'Est toujours et dans la petite ville côtière de Collo (Skikda) on signale également des perturbations en matière de livraison et d'approvisionnement concernant ce produit. Cette région qui compte quelques boulangers vit, depuis le début de la saison estivale, au rythme de ces pénuries et les boulangeries qui semblent dépassées pour répondre aux besoins de la population locale sont prises d'assaut dès les premières heures de la journée. A midi, les boulangers écoulent leur pain. Après cette heure, les «retardataires» sont obligés de chercher ailleurs. En vain. Dans la plupart des cas, c'est le même problème : les boulangeries de cette ville balnéaire. Ce qui pousse les citoyens à chercher un peu plus loin, dans les villages environnants, pour trouver du pain. Deux poids deux mesures l Si dans les grandes villes les boulangers, en produisant de la pâtisserie, peuvent compenser le manque à gagner sur la baguette de pain, il n'en est pas de même pour ceux de l'intérieur du pays. Et puis à Alger, comme dans les autres grandes villes, la baguette de pain n'est pas vendue au prix fixé par l'Etat (7,50DA), mais généralement à 10 DA. En dehors d'Alger, le prix de la baguette est sévèrement contrôlé. Tout boulanger ayant augmenté le prix de quelques centimes est sévèrement sanctionné. La loi prévoit des amendes pouvant atteindre 30 millions, voire des peines de prison.