Appréhension n Visiblement, les prix des produits de première nécessité pour le ramadan n'ont pas encore atteint leur summum. A quelques jours seulement du mois de jeûne, les prix des fruits et légumes et d'autres produits de première nécessité n'inquiètent pas encore le consommateur.Hormis quelques produits, tels que l'ail, le poulet et les haricots verts, cédés respectivement à 500 DA, 340 DA et 140 DA, les autres sont, en majorité, accessibles. C'est du moins ce qui ressort d'une virée que nous avons effectuée hier dans certains marchés de la capitale : 25 DA la tomate, 35 DA la courgette, 50 DA le poivron, 6,5 DA l'œuf, 50 DA la pomme de terre… Si le poulet enregistre depuis quelque temps une envolée inhabituelle, la viande rouge reste, elle, comme à l'accoutumée, trop chère, à 360 DA la viande congelée et 850 DA la viande fraîche. «Si les prix n'augmentent pas durant le ramadan, nous le passerons plus ou moins correctement», déclare une cliente rencontrée au marché Clauzel. Effectivement, les prix restent abordables, nous ont affirmé les vendeurs que nous avons approchés. Toutefois, ils estiment à l'unanimité que cette accalmie ne risque pas de durer au-delà des premiers jours du ramadan. «Revenez à la veille du ramadan et vous allez voir les prix multipliés», nous confie un jeune vendeur derrière son étal. Cette augmentation que prévoient les commerçants, viendrait contredire les assurances de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Son porte-parole, Yahia Bounouar, a appelé depuis quelques jours l'ensemble des commerçants à rester sur les mêmes prix de vente durant le mois de jeûne. D'ailleurs, un autre marchand nous apprend qu'en l'espace de quelques jours, le prix des haricots verts a augmenté de 40 DA. «Il serait faux de croire que les prix ne vont pas augmenter durant le ramadan. C'est une tradition et ça ne va jamais changer», ajoute notre interlocuteur. Des citoyens convaincus que chaque mois de carême engendre certainement une flambée des prix ont opté pour le stockage à domicile. «Je suis sûr que les prix vont augmenter soudainement, donc j'achète en grandes quantités les produits non périssables, je les garde chez moi pour économiser mon argent», raconte un père de famille. Il ajoute : «Des moments difficiles nous attendent. Après le ramadan viendront l'Aïd puis la rentrée scolaire. C'est la saison propre aux dépenses.» Les prix vont augmenter, tout le monde semble en être convaincu. Ce qui reste à savoir c'est le pourquoi de cette augmentation. Les vendeurs qui sont souvent le bouc émissaire des consommateurs en colère, rejettent toute responsabilité. Un détaillant de légumes rencontré au marché Tnache à Belouizdad impute la flambée des prix à la multitude des intermédiaires. «Nous n'achetons pas en première main. Avant d'arriver sur cet étal, la marchandise passe par plusieurs intermédiaires lesquels ont tous une marge de bénéfice.» De part et d'autre, l'appréhension persiste, en dépit des assurances des officiels, des importations en cours, de la commercialisation du congelé et des prix jusqu'ici «abordables».