Résumé de la 1re partie n Emilien va chercher de l'eau à la rivière, en plongeant son seau, il retire un brochet qui lui dit : «Si tu me rejettes à l'eau, j'exaucerai tous tes vœux.» Au bout de quelque temps, les belles-sœurs d'Emilien lui dirent à nouveau : — Emilien, nous n'avons plus de bois, va en chercher dans la forêt. Mais lui leur répondit du haut de son poêle : — Et vous alors ? — Quoi, et nous ?... Est-ce notre travail d'aller chercher du bois dans la forêt ? — Je n'en ai pas envie, moi... — Eh bien, tu n'auras pas de cadeau. Rien à faire. Emilien dut descendre de son poêle. Il enfila ses bottes, s'habilla, prit la hache et une corde, sortit dans la cour et s'installa sur son traîneau : — Allons, les femmes, ouvrez le portail ! Mais ses belles-sœurs lui répondirent : — Eh ! Tu deviens fou ! Te voilà assis dans ton traîneau sans même avoir attelé le cheval. — Je n'ai pas besoin de cheval. Les belles-sœurs ouvrirent donc le portail et Emilien prononça à mi-voix : — De par la volonté de messire Brochet et selon mon bon plaisir, mon traîneau, va-t'en dans la forêt... Le traîneau partit tout seul si vite, si vite, qu'un cheval n'aurait pu le rattraper. Pour se rendre dans la forêt, il fallait traverser la ville. Là le traîneau renversa beaucoup de monde. Les gens se mirent à crier : «Retenez-le, attrapez-le !» Mais Emilien accéléra l'allure. Il arriva enfin dans la forêt : — De par la volonté de messire Brochet et selon mon bon plaisir, que ma hache coupe du bois bien sec, que les bûches se rangent d'elles-mêmes dans le traîneau et qu'elles se ficellent toutes seules... La hache se mit à couper du bois bien sec, quant aux bûches, elles s'installèrent d'elles-mêmes dans le traîneau et se ficelèrent toutes seules avec la corde. Puis Emilien ordonna à la hache de lui tailler un bon bâton si gros, si lourd qu'on ait peine à le soulever. Puis il s'assit sur le chargement de bois : — De par la volonté de messire Brochet et selon mon bon plaisir, mon traîneau, retourne à la maison... Et le traîneau se dirigea vers la maison d'Emilien. Emilien traversa à nouveau la ville où il avait renversé beaucoup de monde en passant, mais là, on l'attendait déjà. Les gens se saisirent d'Emilien et se mirent à l'injurier et à le battre. Emilien vit bien que les choses allaient mal tourner et prononça à mi-voix : — De par la volonté de messire Brochet et selon mon bon plaisir, mon bâton, frotte-leur les côtes... Le bâton bondit et se mit à frapper. Les gens se dispersèrent ; Emilien, lui, s'en revint à la maison et s'installa à nouveau sur le poêle. Au bout de quelque temps le roi entendit parler des agissements d'Emilien, et il ordonna à un officier d'aller le chercher et de le ramener au palais. L'officier arriva, entra dans l'isba où vivait Emilien et demanda : — C'est toi Emilien-le-bon-à rien ? Et lui, de son poêle : — Qu'est-ce qu'il te faut ? — Dépêche-toi de t'habiller, je t'emmène chez le roi. — Je n'en ai pas envie, moi... (à suivre...)