Canicule n Dans notre pays, travailler l'été rend la tâche plus difficile, en raison de la chaleur accablante particulièrement ces dernières années. Si la plupart des salariés prennent du repos pendant les périodes caniculaires, d'autres en revanche sont contraints, pour moult raisons, de poursuivre leurs activités, en dépit des températures élevées. Il s'agit souvent de personnes qui exercent des métiers pénibles et qui malgré cela accomplissent leur tâche de façon très professionnelle. Ce sont des ingénieurs, cadres et ouvriers dont le travail se fait sur des chantiers et non dans des bureaux climatisés. Chaque jour, pour eux, est un enfer. Rachid, conducteur de travaux au sein d'une entreprise de construction privée, reconnaît que c'est très difficile, parfois même très contraignant de travailler sous de fortes chaleurs. «La majorité de mes interventions, je dois les effectuer sur les chantiers de construction. Un tel travail en été est insupportable vu la chaleur accablante ! J'opte, pour ne pas trop souffrir, pour les premières heures de la matinée et l'après-midi». Ami Saïd, la cinquantaine, coffreur dans une entreprise du Btph, raconte, lui aussi, son quotidien. «Exécuter des manœuvres, souvent dures dans pareille fournaise, cela relève parfois d'une résistance inouïe. C'est vraiment pénible», soupire-t-il. Mais l'habitude et le sens du devoir lui insufflent l'énergie et la ténacité nécessaires pour supporter de telles conditions. «Avec des températures qui frôlent parfois les 45°C, le risque de déshydratation est permanent. C'est pourquoi, j'ai tout le temps près de moi de l'eau.» Hamid, 37 ans, ingénieur en mécanique, travaillant dans une multinationale de forages pétroliers dans le Sud, estime que le travail sous un soleil ardent est une souffrance mais pas au point de ne rien faire ! «Nous devons surtout éviter de nous exposer vers midi et jusqu'à 14h. C'est un moment de la journée où les rayons du soleil sont dangereux. Nous faisons pour le mieux afin de protéger notre santé mais parfois ce n'est pas aussi simple, surtout lorsque les machines nous posent des problèmes de fonctionnement. Là, c'est la fournaise à ciel ouvert !», considère-t-il. Comme Hamid, des milliers de personnes travaillent sous une chaleur torride et sans aucun répit. Mohamed, lui, s'arme de patience et boit de l'eau pour supporter la chaleur. Il est chargé de surveiller la marche d'une fonderie dans une usine métallurgique à l'est du pays. «C'est inimaginable la pression qui s'abat sur moi durant les quelques heures où j'effectue mon travail. En été, l'intervention auprès du four ne doit pas dépasser deux ou trois heures avant que quelqu'un ne prenne le relais...», explique-t-il. Ces témoignages démontrent, on ne peut mieux, la résistance extraordinaire de certains travailleurs face à des conditions climatiques terribles, ainsi que leur courage et leur ténacité pour que le pays continue à fonctionner.