"Justice". Karim A., Lotfi Ch. et Samir K. gravement menacés par de lourdes peines de prison pour vol que l?avocat de la partie civile voudra requalifié. Dans ce cas d?espèce, c?est le juge qui écoute, décide et juge en toute connaissance de cause. Trois malfaiteurs, jeunes et beaux par ailleurs, opérant vers minuit. Des arguments qui mènent droit vers la «criminelle». Le dossier étant passé par l?instruction, il ne reste plus à Naïma Taboudoucht, la présidente de l?audience pénale du mercredi, qu?à écouter les détenus, la victime, le représentant du ministère public sur du travail de base et les avocats : Me Fatima Fairak venue droit de Aïn Bénian et qui aurait pu être la propre fille de son adversaire, Me Dehimi qui se contentera de souhaiter la déqualification ou - requalification - du délit en crime et d?effectuer les demandes. Les faits sont clairs : les trois braves copains poussent la «bâchée» pour ne pas réveiller les voisins, s?emparent de la machine de glaces-crème-esquimaux et autres cornets et s?envolent dans la nuit. L?instruction est bien menée où un certain Laâgreb (Scorpion) a été cité, tout en étant absent de la salle d?audience. A l?audience pourtant, Samir K. regrette de s?être mouillé en entraînant avec lui ses deux copains. Il parle de négociations avec Ali, la victime qui lui avait remis six millions de centimes à rembourser au? receleur contre la restitution de la machine. «Voilà, vous avez été volé deux fois. Une fois à votre insu et une autre avec votre bénédiction», lance la juge qui est alors fixée sur le sort des trois prévenus-détenus. Me Fairak met la barre haut et tente le tout pour le tout en vue de sauver ce qui peut l?être. Elle parle d?Etat de droit, d?une ancienne condamnation à cinq ans de prison ferme pour? vol qui ne devrait pas desservir son client. «Mon client n?a pas été interpellé, la machine en main ou debout avec le receleur», a martelé l?avocate. Pour Fatima Chrief, la «procureuse», les faits sont clairs et éloquents : «Il n?y a rien à dire, ils sont coupables. Ce n?est pas parce que, aujourd?hui, on revient sur ce qu?on a déclaré ou qu?on veut nous faire avaler qu?ils ont aidé la victime à récupérer son bien, que le bras de la justice ne doit pas frapper fort», a récité la «procureuse» qui a requis une forte peine de prison ferme. Et la présidente d?envoyer les trois lurons pour cinq et deux ans de prison ferme. Mais qu?est devenu le fameux Laâgreb, évoqué vingt fois au cours des débats ?