Violence n Soixante recrues et soldats ont été tués et une centaine d'autres personnes blessées dans un attentat suicide contre un centre de recrutement de l'armée irakienne. L'attentat qui s'est produit ce mardi matin et l'un des plus meurtriers de ces derniers mois marqué par une recrudescence des violences en Irak. Vers 07h 30 locales (04h 30 GMT), un kamikaze a fait détoner sa veste remplie d'explosifs en se mêlant à des conscrits qui attendaient à l'extérieur de l'ancien bâtiment du ministère de la Défense, à Bab al-Mouazam, dans le centre de Bagdad, a précisé le responsable. 60 personnes ont péri dans l'attentat, selon un nouveau bilan fourni par un responsable à la morgue de la capitale irakienne. «La morgue a reçu ce matin 60 corps», a-t-il affirmé. Le précédent bilan fourni par le ministère de la Défense faisait état de 43 morts Des soldats qui protégeaient le lieu, figurent aussi parmi les morts. «Je ne comprends pas comment le kamikaze a pu pénétrer car il fallait passer un contrôle électronique et une fouille au corps. Il avait dû se cacher la veille au soir», a affirmé Ahmad Kazem, 19 ans, sorti indemne de l'attaque. Selon lui, mercredi dernier s'achevait une semaine de recrutement et il y avait une grande affluence. «Après l'explosion, tout le monde fuyait dans tous les sens et les soldats tiraient en l'air. J'ai vu des gens qui gisaient sur le sol, le corps brûlé ou ensanglanté.» Ce nouvel attentat est le plus grave depuis celui commis le 18 juillet dernier à Radwaniya (25 km au sud de Bagdad), lorsqu'un kamikaze avait agi de la même façon en se mêlant à des miliciens anti-Qaîda venus toucher leur paie, tuant au moins 45 personnes. Il intervient à deux semaines de la fin officielle de la mission de combat de l'armée américaine en Irak. Les 50 000 militaires américains qui resteront, devront avoir quitté le pays à la fin 2011 en vertu d'un accord conclu par les deux pays en novembre 2008. Mais ce départ programmé des soldats américains suscite l'inquiétude de la haute hiérarchie militaire irakienne. Le général Babaker Zebari, chef de l'état-major, l'a jugé prématuré en soulignant que l'armée irakienne, forte de 200 000 hommes, ne serait pas capable d'assurer pleinement sa mission avant 2020. L'attentat survient en pleine impasse politique et au lendemain de la rupture des négociations entre les deux principales formations irakiennes. Le bloc irakien de l'ex-Premier ministre laïque Iyad Allawi, sorti en tête des élections législatives du 7 mars, dernier, a décidé de rompre ses discussions avec l'Alliance de l'Etat de droit (AED) du chef du gouvernement sortant Nouri al-Maliki pour protester contre des propos tenus par ce dernier. Les Etats-Unis ont multiplié en vain les pressions pour obtenir des dirigeants irakiens qu'ils mettent de côté leurs ambitions et constituent un gouvernement n'excluant aucune tendance, pour éviter le risque d'un retour des violences confessionnelles.