l Les syndicats de l'éducation n'ont pas manqué de réagir à la dernière sortie de Ben Bouzid, qui menace de licenciement tout enseignant cumulant trois absences sans justification, estimant que c'est là une façon de limiter les droits et les libertés syndicales. Ceci étant, si les adjoints de l'éducation et les intendants ont décidé d'une grève à la rentrée, des syndicats, tel le CLA, vont se pencher sur la question lors de leur conseil national. La réaction des syndicats à la dernière sortie du ministre de l'Education ne s'est pas fait attendre : «Le ministère de l'Education nationale à travers cette décision veut instaurer un climat de peur dans les établissements scolaires», a affirmé le porte-parole du Conseil des lycées d'Alger (Cla), Idir Achour, qui estime que cette instruction tente de limiter les droits et les libertés syndicales. Pour lui, cette sortie ministérielle est une réponse aux syndicats de l'éducation qui menacent de recourir à la grève. Pour Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), cette nouvelle mesure est une manière pour la tutelle d'interdire les grèves dans les établissements scolaires. Tout en dénonçant le fait que Ben Bouzid s'abstient de régler les problèmes socioprofessionnels du secteur, notre interlocuteur a tenu à rappeler que «le droit à la grève est garanti par la Constitution». Le ministre de l'Education justifie cette mesure qu'il a rendue publique, jeudi lors de sa réunion avec les directeurs de l'éducation de l'Est du pays par le fait que les revendications des enseignants et des surveillants ont été toutes satisfaites. Un avis que ne partagent pas les syndicats qui ont paralysé le secteur l'année scolaire écoulée. A les croire, d'autres revendications non sans importance attendent satisfaction. Il s'agit, selon le porte-parole du Cla, de la révision du point indiciaire, la modification du statut particulier et le code du travail. D'ailleurs, ce syndicat discutera d'un éventuel recours à la grève lors de son conseil national, qui se tiendra la semaine prochaine. Pour leur part, les adjoints de l'éducation et les intendants ont déjà décidé de passer à l'acte. Ainsi, les adjoints boycotteront la rentrée, alors que les intendants entameront une grève d'une semaine reconductible à partir du 5 septembre prochain. Ces derniers dénoncent principalement leur exclusion du régime indemnitaire. En menaçant de licenciement, le ministre de l'Education veut s'assurer de mettre fin aux grèves récurrentes dans son secteur, surtout qu'il qualifie de «négatives» les conséquences de la grève précédente. Afin de contrecarrer un éventuel débrayage, le ministre a opté pour la responsabilisation des directeurs de l'éducation dans chaque wilaya, ainsi que des walis en les chargeant de prendre en main les problèmes qui surgiront au niveau de leurs wilayas respectives. Rappelons que cette rencontre, troisième du genre, sera suivie d'une réunion avec les directeurs du centre du pays, avant la tenue de la conférence nationale prévue le 6 septembre.