En sport, et en particulier en football, cette discipline qui déchaîne les passions et fait monter la fièvre, il arrive qu?on dise d?un match qu?«il est tué». Parce que dès le début de la rencontre ? que les fans espéraient palpitante et à l?issue incertaine jusqu?à l?ultime coup de sifflet de l?arbitre ? une équipe aura très vite pris l?avantage avant d?assommer tout de suite après l?autre. Ce qui restera de la confrontation deviendra alors insipide et monotone. La faute incombera à la prouesse d?un joueur qui aura pris de court tout son beau monde en allant, par exemple, planter ces banderilles mortelles dans la cage de l?adversaire. Et si cette présidentielle du 8 avril prochain pouvait être comparée à ce «match tué», parce que justement le candidat Bouteflika a plusieurs longueurs d?avance sur ses concurrents ? C?est à peine si l?élection a soulevé un brin de suspense : c?était juste pour connaître le nom de ceux qui affronteront le président-candidat. C?est à peine si l?effet de surprise a joué dans ce décor «électoraliste» planté depuis déjà quelques mois : tous, tout, et même plus ont soutenu la candidature de Bouteflika. Tout, tous et même plus sont convaincus de la victoire du président-candidat. Le succès est d?ores et déjà acquis, certain et ceci avant que le match n?ait commencé. Où est donc le mérite ? Ne dit-on pas qu?à vaincre sans péril on triomphe sans gloire ? Mais la démocratie en Algérie sait-elle s?embarrasser d?un adage ?