Résumé de la 2e partie n Plugging, une fois la police prévenue, est emmené au poste et enfermé dans une cellule comme tout bon assassin… On apprend donc que Ronald est obsédé depuis l'enfance par deux chiens féroces qui reviennent périodiquement dans son sommeil pour le dévorer tout cru, ce qui provoque chez lui des réflexes inconscients de défense. On apprend aussi qu'il a toujours été une nature fragile sur le plan nerveux. Ronald père précise : — C'est l'enfant que j'ai eu d'un premier mariage et j'ai veillé à ce qu'il reçoive la meilleure éducation puisqu'il a fréquenté l'école jusqu'à 13 ans... Dès son plus jeune âge, Ronald a eu le sentiment d'être persécuté. Cela créait chez lui une sorte d'abêtissement : il semblait vivre sur un nuage, avait du mal à se concentrer sur ses leçons et sursautait au moindre bruit. La foule qui se presse dans la salle d'audience apprécie. Les juges chargés de décider du sort de l'infanticide suivent attentivement le récit de Ronald Plugging Senior : — Il lui arrivait dans son sommeil de cauchemarder au point de prendre son rêve pour une réalité. — Par exemple ? — Il lui est arrivé tout en dormant d'aller chercher un seau d'eau pour éteindre un feu imaginaire qu'il croyait en train de détruire la maison. — D'autres exemples ? — Une fois, il est sorti de la maison au milieu de la nuit pour aller se jeter dans la rivière. Revenu à lui, il a expliqué qu'il voulait sauver Cornelia... — Cornelia ? — C'est ma fille, sa demi-sœur, pour laquelle il a toujours démontré la plus grande affection. Une autre fois, il a fallu le réveiller car il était en train d'étrangler sa chère Cornelia : il l'avait prise pour un monstre qui voulait l'attaquer, car les monstres sont une de ses phobies. Il lui arrivait aussi de se mettre à combattre des chiens imaginaires : quand il avait 5 ans, il s'est égaré dans une propriété de voisins et il a été poursuivi par deux dogues féroces qui l'ont cruellement mordu aux mains et même au visage ! Il n'a dû son salut qu'à l'intervention de paysans qui se trouvaient là par hasard. Le voisin a d'ailleurs reconnu sa responsabilité et il a payé une jolie somme en compensation du dommage subi. Cela a permis à Ronald de posséder un petit pécule et de recevoir une meilleure éducation. — Y aurait-il eu d'autres accidents ou incidents du même genre ? Ronald Senior hésite un peu, et après s'être raclé la gorge il murmure : — Une fois, il m'a attaqué durant mon sommeil. J'ai été réveillé par des coups de poing en plein visage. J'ai vu alors Ronald, mon pauvre gamin, penché au-dessus de moi, les yeux exorbités, avec un rictus féroce : il tentait de m'assommer. Puis, en hurlant il a serré ses mains autour de mon cou. Heureusement j'ai le cou large et ses mains étaient encore un peu frêles. Sinon, je crois que sa fureur était telle qu'il m'aurait étranglé… — Avez-vous tenté quelque chose pour éviter ces désordres ? — La seule solution que nous ayons pu imaginer fut d'entourer son lit de bassines remplies d'eau froide. Nous espérions ainsi qu'à la prochaine crise, au moment où il se lèverait pour combattre les monstres de son rêve, il poserait les pieds dans l'eau froide et que ce contact suffirait à le réveiller de son cauchemar… — Est-ce que cela s'est effectivement produit ? — Parfois, mais en d'autres occasions sa pulsion agressive était si forte qu'il sautait par-dessus les bassines. — Et quel était son cauchemar cette nuit-là ? — Il m'avait pris pour la bête qui l'obsède le plus : l'étalon aux yeux verts. (à suivre...)