Résumé de la 4e partie n Le suspect révèle à la police qu'il avait une amitié «secrète» avec madame Crosby. Il nie toutes accusations de tentative d'assassinat. Tu prétends avoir eu des relations avec une Blanche ? Des relations intimes ?» Voilà le drame dans ce pays conventionnel. Où que soit la vérité, I'homme métis est coupable. Alors il n'en dit pas plus, se contentant d'innocenter le gamin terrorisé. Et la traduction de l'expérience est un modèle d'interprétation. Pour salir sa victime, Samuel Ebe prétend être l'amant d'une Blanche. lui, un métis ! En réalité avec la complicité du jeune Noir, Ronald, il a tenté soit de violer Mme Crosby, soit de voler ses bijoux en l'absence de son mari, soit les deux. Ils seront donc jugés et condamnés à mort sans le moindre doute. Les jours passent. Susan Crosby est toujours dans le coma. Son mari a dû faire abattre le chien Balthazar. C'est étrange. Pourquoi diable ce chien voulait-il le dévorer ? Privé de son petit-maître Ronald enfermé dans le chenil, c'était une bête fauve que plus personne ne pouvait approcher. Trente-cinq jours plus tard, Susan Crosby ouvrait les yeux, sa main cherchait quelque chose, ou quelqu'un, une main amie ou un museau soyeux. Le trente-huitième jour, elle pouvait articuler quelques mots, et comprenait ce qu'on lui disait mais refusait la visite de son mari. Le quarantième jour, Greta, la gouvernante fidèle la soutenait pendant sa déclaration à la police. Everett Crosby, son mari, avait voulu la tuer. C'était lui l'assassin, il avait surpris le jeune métis sur la terrasse de sa chambre, alors que lui-même rentrait d'un dîner d'affaires. Susan avait aidé Samuel Ebe à fuir. La discussion violente s'était déroulée dans la chambre. Ensuite, elle ne se souvenait que d'une chose, le museau du chien sur sa main. Le chien était derrière la fenêtre close. Il avait vu le maître tuer, il savait. Plus tard, à la question du juge : «Samuel Ebe, le métis, était-il votre amant ?» la jeune femme a répondu : «Non.» Pour le sauver de ce dernier crime, dont personne n'était dupe. Ça ne marcha pas. L'époux n'a récolté que cinq ans de prison, dont deux avec sursis. C'était en 1970, dans un autre monde, qui est encore et toujours un autre monde, jusqu'à preuve du contraire.