Résumé de la 158e partie n On interroge les témoins. La première à intervenir est une voisine de Petiot. Son mari est parti mais elle a refusé : le docteur ne lui inspirait pas confiance. Elle étouffe un sanglot. — Il n'est pas revenu... — Pourtant, le docteur vous a promis qu'il vous fera parvenir de ses nouvelles ! — Oui ! — Il ne l'a pas fait ? — Non ! Depuis que mon mari a quitté la maison, une valise à la main avec toutes nos économies, il n'a pas donné signe de vie... Il avait pourtant promis de m'écrire mais il ne l'a pas fait ! — Vous n'avez pas interrogé le docteur ? — Non... C'était la guerre, l'occupation... Je me berçais dans l'illusion que mon mari avait réellement franchi la frontière... Elle s'arrête un moment. — Il devait me contacter... Peut-être que j'allais changer d'avis et que j'allais le rejoindre… Elle fait de nouveau une pause. — Hélas, maintenant je sais qu'il est mort ! Le président lui dit doucement. — Vous aviez raison de ne pas suivre votre mari. Si vous l'aviez fait, vous n'auriez pas été là aujourd'hui pour témoigner ! Un couple, les Cadorel, est appelé à la barre. — Monsieur et madame Cadorel, dit le président, vous aviez pris contact avec le docteur Petiot dans l'intention de partir. — Oui ! dit le mari. Comme beaucoup de gens, nous nous sentions menacés et nous tremblions chaque jour d'être arrêtés et envoyés dans un camp de concentration. Des parents et des voisins ont été arrêtés. — Petiot vous est apparu comme le sauveur... — On nous l'a présenté tel quel. — Vous êtes entré en contact avec lui ? — Oui… des amis à lui nous ont conduits chez lui. — Il a accepté aussitôt de vous faire partir ? — Oui ! Il s'est présenté comme un résistant ! Il nous a dit qu'il a déjà eu affaire à la Gestapo mais qu'il ne la craint pas ! Le mari intervient. — C'est en partie cela qui nous a mis en confiance ! — Il vous a bien sûr demandé de l'argent ! — Oui, 90 000 francs... — C'est une somme énorme ! — Je sais. Le docteur promettait de nous faire passer en Argentine. Il disait que l'argent n'était pas pour lui mais pour les passeurs. La femme parle. — Il nous a demandé de préparer nos valises, de n'emporter avec nous que l'argent et les objets précieux, pour ne pas nous charger inutilement. (à suivre...)