Résumé de la 48e partie n La cour — magistrat, avocats, jurés et accusé — se rend dans la maison de la rue Lesueur où plusieurs meurtres ont été commis. Mais la visite est peu fructueuse. Le procès reprend. Cette foi-ci, on donne la parole aux témoins. Le premier à se produire est madame Guschinow, l'épouse de Joachim Guschinov, un commerçant de la rue Caumartin, donc voisin de Petiot. — Madame Guscinov, demande le président, dites-nous dans quelles circonstances votre mari est entré en contact avec Petiot. — c'était notre voisin et notre médecin aussi. — vous consultiez chez lui? — Mon mari... — Pas vous ? — J'avoue que non. Le docteur ne m'a jamais inspiré confiance... — Pouvez-vous nous dire pourquoi ? — Je ne sais pas, une intuition.... — C'est cette intuition qui vous a poussée à ne pas partir avec votre mari ? — Oui... Mais il faut dire aussi que Joachim était plus menacé que moi ; il devait partir, lui ! D'ailleurs, c'était un miracle qu'on ne l'ait pas arrêté ! Elle soupire. — il a entendu parler d'une filière d'évasion... on lui a dit que c'était le docteur Petiot qui la dirigeait, alors, il a pris contact avec lui. — il a accepté de le faire partir ? — Oui, contre de l'argent. Une forte somme d'argent... Le docteur a dit à mon mari que c'était pour établir les faux papiers et payer les passeurs. — il lui a demandé aussi d'emporter de l'argent et des objets précieux avec lui. — Oui. — Et cela ne vous a pas mis la puce à l'oreille ? — Non, puisque là où il allait, en Argentine, il allait avoir besoin d'argent pour monter une affaire... C'est du moins ce que le docteur lui a dit. — Vous avez tenté de faire changer d'avis à votre mari. — Oui, je vous l'ai dit, le docteur ne m'inspirait pas confiance ! — C'est ce qui vous a décidé à ne pas partir. — Oui. Mais comme je vous l'ai dit, mon mari était menacé alors que moi, je ne l'étais pas spécialement. Je restais donc ; il était convenu qu'à la fin de la guerre, Joachim reviendrait en France. Elle étouffe un sanglot. — Il n'est pas revenu... Depuis qu'il a quitté la maison, une valise à la main, avec toutes nos économies, il n'a pas donné signe de vie... il avait promis de m'écrire mais il ne l'a pas fait ! — Vous n'avez pas interrogé le docteur ? — non... C'était la guerre, l'occupation... Je me berçais de l'illusion que mon mari avait réellement franchi la frontière... Hélas, maintenant, je sais qu'il est mort !(à suivre...)