De notre bureau : Perspective n Un cercle d'enseignants et de cadres a décidé récemment de s'unir pour un projet commun dépassant les frontières de la seule Mitidja. «Nous nous heurtions à des barrières insondables et indéfinissables, mais depuis que notre regard se porte au-delà des plaines et des montagnes, nos esprits se calment et nous pouvons nous sentir utiles.» Ainsi se confia M. Maouche, enseignant de mathématiques résidant à Blida et à la tête d'un cercle formé de dizaines de cadres et se voulant une forme d'aide et de contribution pour une «région qui stagne». Cette dernière expression provient d'un représentant d'une société internationale, Ahmed B. «Notre région peut devenir un miroir pour le modèle de développement avec l'apport des expériences internationales», dit-il. Il est vrai que l'information et la formation manquent pour toutes les catégories d'âge et les chercheurs d'emploi. La wilaya de Blida possède un potentiel humain et intellectuel très avancé sans que ces avantages soient mis à profit. M. Maouche insiste sur l'idée d'adhésion à des clubs, «à l'heure où la Toile fait du monde un village, il est ridicule que nous restions cantonnés dans nos cités et dans nos quartiers. L'Internet permet la collaboration de loin et l'entraide multiforme débouchera inévitablement sur la création d'emplois, la multiplication d'activités, notamment dans les domaines de la protection de l'environnement et de la lutte contre la pollution», précise encore M. Maouche qui exhibe des programmes de collaboration impliquant des groupes résidant le long du bassin méditerranéen. L'idée première est venue d'un enseignant algérien installé en France et qui milite pour le rapprochement entre les communautés de la méditerranée. «Turquie, Liban, Bosnie, Tunisie, Espagne, Italie ou Algérie : nous appartenons à une même civilisation», précise M. Abdelkrim, un autre membre de l'association qui possède déjà un local à Blida et tente de brasser encore plus large. «Notre objectif est d'atteindre le chiffre de cent adhérents par mois afin que nous soyions une force de propositions à la prochaine assemblée des unions locales», dira M. Maouche qui se dit sûr et certain de son choix actuel qui n'est autre que «la Méditerranée pour avenir». Aïd : cimetières très prisés Vendredi et samedi, les cimetières de la ville de Blida ne désemplissaient point. La visite aux proches décédés le jour de l'Aïd est une tradition bien entretenue. «Je me dois d'emmener mes filles au cimetière même si nombre de personnes me disent que c'est interdit en islam de permettre à une fille de pénétrer dans un cimetière», déclare un vieil homme accompagné de cinq de ses filles à l'intérieur du cimetière de Sidi-Hallou, le plus ancien de la ville de Blida, situé sur le piémont de Chréa. Enfants bien habillés, fleurs et plantes fraîches, arrosoirs et chapelets de jasmin à profusion, les tombes étaient envahies par des groupes qui silencieux qui discutant à haute voix. Devant certaines tombes, les lectures à voix haute de versets coraniques donnaient à l'ambiance une impression de profond respect. Un débat sur la présence des femmes dans un cimetière s'était vite instauré du côté de la petite porte donnant accès au lieu où sont enterrés des noms illustres, celles et ceux de Blidéens natifs de la ville et qui pourraient sans doute se lamenter de trouver leur espace pas assez propre. Il est vrai que l'entretien des lieux laisse à désirer et que le cimetière chrétien, sis à moins de cinq mètres, dispose d'allées bien entretenues, de verdure arrosée régulièrement ; et pourtant, Sidi Hallou possède une dizaine d'employés qu'on aperçoit chaque jour dans ce grand cimetière où seules les familles possédant des tombes peuvent encore déterrer pour enterrer d'autres proches. Les bergers disposent dans cet espace de larges prés pour leurs troupeaux et la mendicité les jours de fête et les vendredis donne encore une autre ambiance à un espace censé être un havre de paix et de recueillement. A la cité du 13-mai, le cimetière dit des Martyrs permet également l'enterrement jusqu'à nos jours et son état est bien meilleur que celui de Sidi Hallou. A Sidi Abdelkader, l'espace est comme abandonné depuis qu'on n'y enterre plus pendant que le cimetière ibadite appartient à cette communauté dans une ville où les adeptes de ce rite forment une grande communauté fort discrète. Le cimetière juif existe toujours, du côté de Sidi Hallou et il gagnerait à voir son accès bien mieux entretenu, dans la seule perspective de montrer aux «autres» que Blida respecte tous les morts. USMB Lourde défaite l A quelques jours du début du championnat, l'USMB a essuyé une lourde défaite (0-3) face au tenant du titre, le Mouloudia d'Alger. Assas, l'entraîneur du club, disait à la fin de la rencontre qu'il fallait vite oublier ce match et se concentrer sur le début du championnat. Pourtant, sur 14 rencontres jouées sept s'étaient soldées par des victoires et quatre autres s'étaient terminées sur des scores de parité. L'ossature de l'équipe a été trouvée et l'arrière-garde avec Gaouaoui dans les bois inspire plus de confiance. «Nous n'avons jamais été aussi bien préparés que cette saison», a déclaré Hamza, un fidèle supporter. Nombre de Blidéens misent également sur un classement très honorable cette année, celle du début du professionnalisme en Algérie. Quel sera le statut du stade Tchaker et comment investir dans les vastes espaces formant cette petite perle architecturale ? Personne ne le sait et aucun des rares dirigeants qui se sont exprimés en l'absence du big boss, Zaïm, n'a de réponse. Dans le «grand» match l'opposant au MCA, l'attaque blidéenne, dont on dit pourtant le plus grand bien, n'a pas été à la hauteur, ne pouvant inscrire aucun but pour répliquer à ceux inscrits par son adversaire. Mokhtar Assas, l'entraîneur de l'USMB, se dit tout de même confiant en son attaque où trônent déjà Bentayeb, Bendjillali et Abdelaouahab, en attendant l'hypothétique retour de Ezechiel, aperçu dernièrement en vacances du côté de Sousse en Tunisie. «Ce joueur va donner le tournis à Zaïm, comme la saison passée, mais il viendra», a assuré Kamel, un proche du président blidéen, le second jour de l'aïd. El-Affroun : la plus importante rentrée scolaire à ce jour De mémoire de Affrounis, jamais une rentrée scolaire n'a été aussi importante que celle de 2010. 3,8 milliards de centimes ont été nécessaires pour la réfection d'écoles et la construction de cantines. 10 500 élèves pour les trois cycles de l'éducation nationale et pas moins de 25 000 étudiants pour le nouveau pôle universitaire. Selon Djelloul El-Kebir, président de l'apc, «près de 5 millions de dinars ont été nécessaires pour l'équipement des cantines et nous avons insisté sur l'installation du gaz naturel à Bouroumi et Beni Djamâa». Cependant, le plus important événement pour la commune demeure la rentrée universitaire avec l'ouverture du nouveau pôle et tout ce que cela implique comme création d'emplois et essor économique. «Nous misons beaucoup sur cet événement et nous gardons grand espoir de résorber le déficit en matière d'emploi», a conclu Djelloul El-Kebir, lui-même ancien enseignant. Culture Bensamet toujours présent Une des figures locales à Blida du chaâbi et du haouzi demeure Djamel Bensamet, 62 ans, compagnon du défunt Abdelkader Kessoum qui laisse dire à Bensamet : «Il m'a laissé seul et je me sens effectivement seul !» Elève de Mahieddine Mohamed, dit Salhi, à la rue Mekki, dans un des vieux quartiers de Blida et qui gagnerait à être préservé comme patrimoine architectural, le jeune Djamel alors âgé de moins de 20 ans, arpentait les rues et villes pour arriver à Kouba chez Boualem Djennadi près duquel il restait jusqu'au soir à recueillir des qçaïd, tout comme chez cheikh Misraoui à Blida. Il incorpora ensuite la sûreté nationale où il excella dans l'orchestre de police avec une bonne chorale. Depuis sa retraite en 2003, Djamel Bensamet multiplie les apparitions sur scène. Il participera à Paris à la célébration de l'année de l'Algérie en France en 2003 avec Mustapha Benguergoura qui lui a donné encore quelques ficelles dans le genre andalou. Les semaines culturelles sous l'égide de la direction de la culture de la wilaya de Blida le verront arpenter plusieurs wilayas du pays. «Je considère que ces échanges entre les wilayas ont permis de faire renaître la musique du terroir et que les autorités soient remerciées pour cette idée», déclara le chanteur qui tend à préférer le medh : «C'est une spécialité ou un genre qui permet à toute la famille d'être réunie pour l'apprécier et nous assurons ainsi le lien entre les différentes générations.» A rappeler que l'artiste Djamel Bensamet eut comme père un ami à Hadj Mahfoudh et cheikh Salhi. Et c'est ce dernier qui eut en charge le passage du témoin, en tant que voisin à la rue Abdelhalim-Bensmaïa, à Douirette, la petite Casbah blidéenne. L'ambiance de la medersa fréquentée dans les années cinquante revint en mémoire et l'artiste rappela que c'était le père à Abdelkader, dit El-Bouleïdi, imam jusqu'à l'heure actuelle et à la voix mélodieuse très appréciée durant les tawarih du mois de Ramadhan, qui lui avait prodigué les premiers enseignements du Coran.