Résumé de la 2e partie n Elle troque sa fidélité et sa liberté contre une vie de princesse. Pour le luxe, Marie-Louise accepte d?être «otage» d?un homme. Marie-Louise s?enfuit. Elle rentre chez elle sans saluer personne. Comment a-t-elle pu penser qu'Arnold serait assez naïf pour croire en sa bonne foi ? Avec les moyens qu'il a, ce sont des dizaines d'espions qu'il a placés partout autour d'elle. Maintenant, pour un instant de faiblesse, pour une valse, elle va perdre son hôtel particulier, ses bijoux, ses domestiques. Le carrosse de Cendrillon va se transformer en citrouille et «Sa Majesté» en serveuse de bouillon populaire... Pendant les jours qui suivent, elle ne vit plus. Elle attend la sentence d'Arnold, qu'elle pressent impitoyable. Quand la lettre de New York arrive, elle a toutes les peines du monde à l'ouvrir tant elle est bouleversée, mais l'instant d'après, elle pousse un cri de joie : Arnold lui fait, bien entendu, de terribles reproches pour son inconduite chez Maxim's. Mais il veut bien lui laisser une chance, une dernière. Le soir même, Marie-Louise Joubert se rend chez Maxim's. Dès qu'il l'aperçoit, le grand-duc s'empresse auprès d'elle. Elle le repousse avec mépris. Comme l'officier du tsar insiste, elle fait un éclat, elle lui crie des mots blessants. Les conversations des convives s'arrêtent un instant. Le Tout-Paris regarde sans comprendre : «Sa Majesté» est redevenue «Sa Majesté». Marie-Louise s'assied seule à une table. Elle s'aperçoit alors que le serveur de la soirée précédente ne l'a pas quittée des yeux et affiche un sourire indéfinissable... 2 avril 1909. Ce jour-là, le Tout-Paris est en émoi. Des chroniqueurs mondains rivalisent de talent pour raconter l'événement : «Sa Majesté» est morte, et pas de n'importe quelle mort ! Elle a été assassinée. En l'a retrouvée dans son hôtel particulier de la plaine Monceau avec trois balles dans le corps. Le commissaire Lefort, chargé de l'enquête, est très contrarié. Dans ces histoires de demi-mondaines, on marche sur des ?ufs, car les suspects ne sont pas les premiers venus. Ce qui ennuie principalement le commissaire, c'est que les résultats de la perquisition sont formels : rien n'a été volé dans l?hôtel particulier. Or, les bijoux de la victime étaient dans un coffret, à portée de main. Un crime crapuleux aurait arrangé tout le monde. Mais ce n'est pas un crime crapuleux. Alors qui ? Par obligation professionnelle, le commissaire Lefort lit les rubriques mondaines. Il se souvient parfaitement de la valse que «Sa Majesté» avait accordée au grand-duc Alexis et de l'affront public qu'elle lui avait infligé quelques jours plus tard. Il sait aussi que Marie-Louise était entretenue par Arnold Williams. Un grand-duc russe, un milliardaire américain : ce n'est pas le genre de suspects qu'affectionne un commissaire. Non, décidément, I'affaire n'est pas du tout à son goût ! Le commissaire Lefort en est toujours à se demander de quelle manière il va aborder cette enquête qui n'est pas à prendre avec des pincettes, quand un visiteur demande à être introduit dans son bureau. Il lui a fait passer sa carte : Siméon Bertaud, détective privé. Siméon Bertaud est un petit homme grassouillet aux allures de bon vivant. Il donne une franche poignée de main au commissaire. «Je pense que je peux vous apporter des renseignements intéressants. Je suis ? enfin j'étais ? employé par monsieur Williams pour surveiller mademoiselle Joubert...» Le nom du milliardaire fait faire la grimace au commissaire, mais Siméon Bertaud n'a pas l'air de s'en apercevoir. (à suivre...)