Rencontre n Passé le faste de la reprise solennelle des négociations, Mahmoud Abbas et Netanyahu se retrouveront demain pour des discussions qui devraient permettre de sonder le sérieux de leurs intentions. Mais ce nouveau round de négociations, à Charm el-Cheikh (Egypte), en présence de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, risque d'être miné par le contentieux sur le gel de la colonisation. «Les Palestiniens veulent qu'on ne construise absolument rien en Cisjordanie après le 26 septembre, et cela ne se produira pas», a affirmé hier soir Netanyahu au représentant du Quartette, Tony Blair. «Israël ne poursuivra pas le gel, mais ne construira pas non plus les dizaines de milliers de logements planifiés. Nous ne gèlerons pas la vie des habitants de Cisjordanie et ne gèlerons pas la construction», a-t-il ajouté. Les Palestiniens ont d'ores et déjà prévenu que la fin du moratoire de dix mois des constructions dans les colonies, qui expire le 26 septembre, signifierait la fin du dialogue direct. Le président américain, Barack Obama, a reconnu vendredi que le chemin à parcourir vers un règlement de paix sera semé d'embûches. Afin d'en déjouer une première, il a révélé avoir dit à Netanyahu que tant que les pourparlers allaient dans la bonne direction, cela avait du sens de prolonger le moratoire de la colonisation juive en Cisjordanie. Le gouvernement israélien est divisé sur la poursuite du moratoire : l'aile la plus à droite, composée des représentants des partis religieux, du parti Israël Beiteinou du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, et de plusieurs ministres du Likoud de Netanyahu, s'oppose à tout gel. «Nous ne resterons pas dans un gouvernement» prolongeant le gel et «notre départ pourrait entraîner l'effondrement de toute la coalition», a prévenu un député du petit parti nationaliste religieux Baït Yehudi. A l'inverse, le Parti travailliste est en faveur de la prolongation du moratoire. «Il est hors de question de saboter les négociations par une relance des constructions», a plaidé un député de ce parti. Quelque 13 000 logements pourront immédiatement être construits dans les colonies de Cisjordanie occupée après la fin, le 26 septembre, du moratoire partiel de dix mois décrété par Israël, a indiqué, ce lundi, le mouvement anti-colonisation La Paix Maintenant. «Si le gel de la construction n'est pas prolongé, les colons pourront, en théorie, construire environ 13 000 logements sans la moindre approbation supplémentaire du gouvernement», affirme l'ONG israélienne dans un communiqué. «Des permis de construire ont été octroyés pour au moins 2 066 logements dont les fondations sont déjà prêtes, et des centaines d'autres dont les fondations n'ont pas encore été construites pourront être érigés dès la fin du gel», précise-t-il. Selon l'ONG, au moins 11 000 autres logements, dont la construction a été entérinée, pourront être bâtis sans autre approbation gouvernementale, dont 5 000 dans des implantations isolées.