Benjamin Netanyahu entend torpiller la reprise des négociations directes avec les palestiniens en persistant à ne pas reconduire le moratoire sur le gel des colonies. Il a évité toute allusion hier à un conseil du président Barack Obama visant à lui faire prolonger le moratoire partiel sur les constructions de nouveaux logements dans les colonies juives en Cisjordanie. S'adressant à des journalistes, le Premier ministre israélien n'a pas évoqué les propos tenus vendredi par le chef de la Maison blanche et a insisté pour obtenir la reconnaissance d'Israël comme Etat du peuple juif dans tout accord de paix. Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui repousse l'exigence de Netanyahu, a menacé de se retirer des négociations de paix directes qui viennent de reprendre avec Israël si les constructions reprennent dans les implantations juives. Le moratoire de dix mois sur les mises en chantier imposé par Netanyahu en Cisjordanie sous la pression de Washington afin de ramener les Palestiniens aux pourparlers de paix, expire le 30 septembre aux termes d'un décret militaire. Lors d'une conférence de presse à la Maison blanche où il a fait état "d'énormes obstacles" sur la voie de la paix, Obama a néanmoins jugé souhaitable vendredi "de prolonger ce moratoire tant que les discussions évoluent de façon constructive". Netanyahu doit rencontrer à nouveau Abbas mardi à Charm el-Cheikh (Egypte) pour de nouveaux pourparlers de paix en présence de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Les Palestiniens font valoir qu'ils ont déjà reconnu l'Etat israélien dans le cadre de déclarations passées et des accords intérimaires de paix servant de base à la création de leur propre Etat en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. "Cette reconnaissance est chose faite", a déclaré Saëb Erekat, principal négociateur de la partie palestinienne. Des responsables palestiniens notent cependant qu'une reconnaissance explicite d'Israël en tant qu'Etat juif risque de compromettre le "droit au retour" des réfugiés palestiniens qui ont dû déserter leurs foyers sous la pression des massacres et des expulsions massives.