Les deux candidats qualifiés du premier tour de l'élection présidentielle sur les 12 en lice sont Nicolas Sarkozy, avec 29,5 à 30% des voix, et Ségolène Royal avec 25,2 à 26,3%. Bayrou arrive en troisième place avec 17,9 à 18,8% suivi de Jean-Marie Le Pen avec 10,6 à 12% des voix. Paris. De notre bureau Bien qu'arrivé en tête du 1er tour hier de l'élection présidentielle le candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy, n'a pas eu l'avance qu'il voulait pour se détacher au deuxième tour le 6 mai. Le président de l'UMP s'était fixé pour objectif pour le premier tour d'« arriver en tête avec le plus d'avance possible ». Le candidat de l'UMP n'a pas ménagé sa peine pour gagner son « combat idéologique » sur « les valeurs » et ratisser le plus large possible, de l'électorat d'extrême-droite aux déçus de la gauche. Le « tout sauf Sarkozy », porté notamment par les jeunes des banlieues, blessés par les termes de « voyous » et de « racailles » qu'il avait proférés sur la dalle d'Argenteuil après les violences de 2005, semble avoir opéré. La proposition de Nicolas Sarkozy de créer un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale a fait le reste. Les banlieues, où les inscriptions sur les listes électorales ont fortement bondi après des campagnes menées par des associations, ont voté plus qu'elles ne l'ont jamais fait jusqu'ici. Les précédents scrutins ont été marqués par un taux d'abstention plus élevé dans les banlieues que dans le reste du pays. Sous l'impulsion d'associations, ils ont décidé de réagir de façon citoyenne en s'inscrivant sur les listes électorales et en se rendant aux urnes. « Aujourd'hui, il y a un électorat qui est né, qui n'était peut-être pas prévu dans l'échiquier politique, c'est celui des quartiers populaires et de la banlieue. Il va falloir en tenir compte », soulignait Mohamed Mechmache, président d'AC le Feu, qui avait organisé des journées d'inscription sur les listes électorales. C'est à Clichy-sous-Bois, là où deux jeunes sont morts dans un transformateur EDF le 27 octobre 2005, qu'est né, en réaction aux violences, le collectif AC le Feu (Association collectif liberté, égalité, fraternité, ensemble unis). Le candidat de l'UDF, François Bayrou, passe de 6% en 2002 à 18,6%. Il faudra compter avec lui. Quelles seront les consignes de vote qu'il donnera à ses électeurs pour le second tour ? Pour Le Pen, c'est un repli retentissant. Jean-Marie Le Pen, qui avait franchi le premier tour en 2002 avec 16,86% des voix, avait prophétisé une nouvelle « surprise ». Il était crédité de 13,5% à 15,5% des intentions de vote, son niveau d'il y a cinq ans. Mais les sondeurs avaient relevé qu'environ 20% des électeurs traditionnels d'extrême-droite, courtisés par Nicolas Sarkozy, se sont dit prêts à voter pour le candidat de l'UMP dès le premier tour. Le spectre du 21 avril 2002 est écarté pour Ségolène Royal Le parti socialiste, par la voix de son premier secrétaire François Hollande, soutenait que « si on veut que la gauche soit en situation de diriger le pays, il faut voter Royal dès le premier tour ». Il a été entendu puisque c'est Ségolène Royal qui affrontera le 6 mai le candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy. Pour le 2e tour, le 6 mai, les consignes de vote et les reports de voix des dix autres candidats seront décisifs. Quel que soit le vainqueur final, son élection marquera un renouveau politique avec un saut de génération. Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy ont, respectivement, 53 et 52 ans. Les Français, dans leur ensemble, ont entendu les appels pressants des douze candidats en votant massivement comme ils ne l'ont jamais fait, hier au premier tour de l'élection présidentielle, pour déterminer qui seront les deux finalistes pour le second tour, le 6 mai. C'est une participation record qui a été enregistrée : 84% selon IPSOS, et 86,5% selon la Sofres. A 17h, le taux de participation en France métropolitaine (hors DOM-TOM et étranger) était de 73,87%, soit 15 points de plus qu'en 2002, rapporte le ministère de l'Intérieur. Ce chiffre confirme la hausse enregistrée déjà à midi où le taux de participation à midi s'établissait à 31,21%, soit le chiffre le plus important depuis l'élection présidentielle de 1981 et dix points de plus qu'en 2002. Un nombre record de 44,5 millions d'électeurs était appelé aux urnes, dont 3,3 millions d'inscrits supplémentaires par rapport à 2002.