Résumé de la 161e partie n L'épouse d'Yvan Dreyfus est interrogée. Elle raconte comment son mari a confié son sort à Petiot. On passe à d'autres témoins. On appelle à la barre Eryane Kahan, la juive roumaine qui a envoyé plusieurs personnes à Petiot. — Ce sont ses hommes de main qui m'ont orientée vers lui... Je les ai rencontrés dans un café et ils se sont présentés comme des hommes de la Résistance. Je leur ai parlé de l'urgence à faire passer à l'étranger des amis menacés par la Gestapo. Ils m'ont dit qu'ils avaient un réseau d'évasion très efficace. J'ai demandé alors à voir leur chef. Au début, ils se sont montrés réticents, puis ils ont accepté. C'est ainsi qu'elle rencontre Petiot dans son cabinet. — il a exigé 75 000 francs par personne et il m'a demandé de dire à mes amis de n'emporter avec eux que l'argent et les objets précieux.... Elle a des sanglots dans la voix. — C'est ainsi que j'ai envoyé mes amis vers cet homme ! Elle montre Petiot, lequel écoute, impassible, le témoignage. — Cet homme est un monstre ! Maître Floriot, l'avocat de Petiot, demande à l'interroger. — vous dites que vous avez envoyé vos amis à la mort... N'étiez-vous pas justement chargée par vos vrais amis, les collabos, de liquider ces pauvres gens ? Il l'accuse d'être un agent de la Gestapo. Indignation dans la salle. Le président rappelle à l'ordre l'avocat. Le témoignage des psychiatres, qui ont examiné Petiot, est sollicité. L'un des médecins, le docteur Génil-Perrin, le connaît bien puisqu'il a eu affaire à lui en 1936, lors de son internement. «C'est un homme très intelligent, dit-il, mais son scrupules et sans moralité. C'est un simulateur et un pervers, capable de faire le mal par plaisir. Il est entièrement responsables de ses actes !» Après les témoins à charge, c'est le tour des témoins à décharge. Maître Fleuriot en a fait venir plusieurs : anciens clients du médecin, tous satisfaits des services de Petiot et qui le décrivent comme un homme d'une grande générosité. — Il soignait les pauvres gratuitement et allait jusqu'à leur acheter des médicaments ! On appelle à la barre le lieutenant richard Lhéritier, lequel a partagé sa cellule, à Fresnes, avec Petiot. — c'était, dit-il, un homme d'un courage admirable ! La Gestapo l'emmenait pour l'interroger et le rendait toujours dans un mauvais état : visage brûlé, chairs arrachées, dents sciées... Une véritable loque humaine. Nous nous précipitions vers lui, mon camarade et moi, pour le secourir, et lui nous disait : «je n'ai pas parlé... Je n'ai pas dénoncé mes camarades !» Et les meurtres commis par Petiot ? — S'il les a commis, c'est qu'il lui ont été ordonnés...par ses chefs, son parti peut-être. En tout cas, je suis sûr d'une chose : Petiot est capable de se sacrifier pour une cause ! Il a supporté tous les sévices que lui a fait subir la Gestapo ! C'est un témoignage impressionnant mais qui ne disculpe pas, au yeux de la cour, Petiot... (à suivre...)