Résumé de la 51e partie n C'est au tour de l'épouse d'Yvan Dreyfus de témoigner. Petiot ne se rappelle pas de l'homme qu'il devait faire fuir... On passe à d'autres témoins. On appelle à la barre Eryane Kahan, la juive roumaine qui a envoyé plusieurs personnes à Petiot. — Ce sont ses hommes de main qui m'ont orienté vers lui... Je les ai rencontrés dans un café et ils se sont présentés comme des hommes de la Résistance. Je leur ai parlé de l'urgence à faire passer à l'étranger des amis menacés par la Gestapo... ils m'ont dit qu'ils avaient un réseau d'évasion et qu'il était sûr. J'ai demandé alors à voir leur chef... C'est ainsi qu'elle rencontre Petiot, dans son cabinet. — Il a demandé 75 000 francs par personne et il m'a demandé de dire à mes amis de n'emporter avec eux que l'argent et les objets précieux.... Elle a des sanglots dans la voix. — C'est ainsi que j'ai envoyé mes amis vers cet homme ! Elle montre Petiot qui écoute, impassible, le témoignage. — Cet homme est un monstre ! Me Floriot, l'avocat de Petiot, demande à l'interroger. — Vous dites que vous avez envoyé vos amis à la mort... N'étiez-vous pas justement chargée, par vos vrais amis, les collabos, de liquider ces pauvres gens ? Il l'accuse d'être un agent de la Gestapo. Indignation dans la salle. Le président rappelle à l'ordre l'avocat. Le témoignage des psychiatres, qui ont examiné Petiot, est sollicité. L'un des médecins, le docteur Génil-Perrin, le connaît bien, puisqu'il a eu affaire à lui, en 1936, lors de son internement. «C'est un homme très intelligent, dit-il, mais sans scrupules ni moralité. C'est un simulateur et un pervers, capable de faire le mal par plaisir. Il est entièrement responsable de ses actes !» Après les témoins à charge, c'est le tour des témoins à décharge. Me Fleuriot en a fait venir plusieurs. Des anciens clients du médecin, satisfaits de ses services et le décrivant comme un homme d'une grande générosité. — Il soignait les pauvres gratuitement et allait jusqu'à leur acheter des médicaments ! il connaissait les mots qui consolaient, il redonnait espoir... On appelle à la barre le lieutenant Richard Lhéritier, qui a partagé sa cellule, à Fresnes, avec Petiot. — C'était, dit-il, un homme d'un courage admirable ! La Gestapo l'emmenait pour l'interroger et le rendait toujours dans un mauvais état: visage brûlé, chairs arrachées, dents sciées... Une véritable loque humaine. Nous nous précipitions, mon camarade et moi vers lui, pour le secourir, et lui, disait : «je n'ai pas parlé... Je n'ai pas dénoncé mes camarades !» Et les meurtres commis par Petiot? — S'il les a commis, c'est qu'ils lui ont été ordonnés... par ses chefs, son parti peut-être... en tout cas, je suis sûr d'une chose, c'est que Petiot est capable de se sacrifier pour une cause ! C'est un témoignage impressionnant mais qui, aux yeux de la cour, ne disculpe pas Petiot (à suivre...)