Evénements n 34 hommes arrêtés pour leur participation présumée à des violences électorales ont été présentés hier à la Télévision guinéenne, alors que le président de la commission électorale accusé de fraude électorale a rendu l'âme ce matin à paris. Ces jeunes hommes étaient détenus à la sûreté de Conakry, selon le reportage diffusé hier soir par la Télévision publique, laquelle a montré en outre des couteaux, des ciseaux et des lance-pierres qui leur auraient servi d'armes. Les violences, qui avaient éclaté samedi et dimanche à Conakry, avaient fait un mort et 50 blessés, selon le gouvernement de transition. Elles opposaient des militants des partis des deux candidats en lice pour le second tour de la présidentielle : l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo et le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) d'Alpha Condé. Ces deux partis se sont accusés mutuellement d'être à l'origine de ces violences qui se sont produites quelques jours après le jugement d'un tribunal de la banlieue de Conakry qui condamnait deux dirigeants de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) à un an de prison ferme pour fraude électorale. L'un d'eux, à savoir le président de la commission électorale de Guinée, Ben Sékou Sylla, est mort ce mardi de maladie à l'hôpital à Paris, à quelques jours du second tour, a annoncé son épouse. «Mon mari est décédé ce matin ici, à Paris, à l'hôpital Saint-Louis», a déclaré Mme Sylla Siré Keïta, jointe par téléphone depuis la capitale française. Agé de 57 ans, Ben Sékou Sylla était soigné à Paris depuis plusieurs mois. Il y avait été hospitalisé en mars, était revenu à Conakry pour le premier tour du scrutin le 27 juin, avant de repartir pour la capitale française aussitôt après la proclamation des résultats provisoires en juillet. Le 6 août, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) avait annoncé que «M. Sylla, retenu en France pour des examens et soins médicaux, était remplacé par une présidente intérimaire, Hadja Aminata Mame Camara. Son décès intervient quelques jours après sa condamnation pour «fraude électorale» par un tribunal de la banlieue de Conakry, lequel a fait grand bruit et suscité la polémique à l'approche du second tour fixé au dimanche 19 septembre après un long délai. Le tribunal de première instance de Dixinn l'avait condamné jeudi dernier, en même temps qu'un autre responsable de la Céni, à un an de prison ferme. Les deux hommes étaient accusés par le Rassemblement du peuple de Guinée du candidat Alpha Condé d'avoir subtilisé des procès verbaux lors du premier tour de l'élection présidentielle. Le second tour doit départager l'ancien Premier ministre, Cellou Dalein Diallo (43,69% au premier tour), et Alpha Condé (18,25%), opposant historique, après cinquante ans de régimes autocratiques.