Résumé de la 17e partie n Alors que le monde entier se préoccupait de la ville de Bagdad, Victoria cherche à la gagner. Pour cela, le soir avant de se couche, elle dressa une liste d'idées à examiner... Victoria se réveilla à dix heures cinq. Elle s'habilla sans perdre de temps, et elle achevait de promener le peigne dans sa lourde chevelure brune quand le téléphone sonna. Elle prit l'appareil. Miss Spenser était à l'autre bout du fil. Très agitée, à en juger par l'excitation de sa voix. — Mon Dieu, que je suis heureuse d'avoir réussi à vous joindre ! C'est vraiment une coïncidence extraordinaire ! — Une coïncidence ? — Mais oui ! Une Mrs Hamilton Clipp, qui part pour Bagdad dans trois jours, s'est cassé le bras et elle a besoin de quelqu'un pour le voyage. Je vous ai appelée tout de suite. Naturellement, je ne sais pas si elle a vu d'autres agences... — Je cours chez elle. Où la voit-on ? — Elle est au Savoy. — Vous dites qu'elle s'appelle Tripp ? — Non, Clipp, Mr et Mrs Hamilton Clipp, au Savoy. C'est d'ailleurs Mr Clipp qui m'a téléphoné. — Vous êtes un amour ! Je me sauve. Victoria donna un coup de brosse à son tailleur, en déplorant qu'il fût un peu fripé, se recoiffa, s'appliquant à discipliner l'exubérance de quelques mèches rebelles – elle tenait à «faire sérieux» – puis relut avant de sortir le certificat que lui avait délivré Mr Greenholz. Elle hocha la tête et fit la moue. Elle prit un autobus qu'elle quitta à Green Park pour entrer au Ritz. En cours de route, elle avait jeté un coup d'œil sur le journal que lisait sa voisine, non sans profit puisqu'elle avait ainsi appris que lady Cynthia Bradbury avait pris le paquebot la veille à destination de l'Afrique occidentale. Ayant gagné le salon de correspondance de l'hôtel, elle n'hésita donc pas à signer du nom de la noble voyageuse un certificat où elle vantait ses propres mérites avec quelques superlatifs bien sentis. Quelques instants plus tard, elle entrait dans le petit salon du Balderton's Hotel, un établissement fréquenté par le haut clergé et les vieilles douairières de province. Elle n'y demeura que le temps de confectionner, d'une écriture plus posée, un second certificat signé, celui-là, de l'évêque de Llangow. Ainsi équipée, elle sauta dans un autre autobus, qui la déposa à deux pas du Savoy. Elle venait de demander à voir Mrs Hamilton Clipp «de la part de la Saint Guildric Agency» quand au moment où il allait décrocher le téléphone intérieur l'employé de la réception lui dit : — Voici justement Mr Hamilton Clipp qui descend... Mr Hamilton Clipp était un homme de haute taille, très Américain d'allure, mais d'aspect aimable. Elle alla à lui, se nomma, et de nouveau elle mentionna la «Saint Guildric Agsncy». — Eh bien ! mademoiselle Jones, dit-il, nous allons immédiatement voir Mrs Clipp. Elle est à l'appartement. Je crois qu'elle a reçu la visite d'une autre jeune femme mais sans doute a-t-elle fini maintenant... (à suivre...)