Résumé de la 35e partie n Mohammed et Ahmed, deux jeunes paysans, sont en ville. Il repèrent la maison où, leur a-t-on dit, vit un puissant sorcier. Ils s'y rendent. Il faut un long moment avant que Cheikh Mimoun ne se présente. C'est un homme d'un certain âge, la barbe blanche, grand de taille mais d'une maigreur cadavérique. Ses disciples lui étendent une peau de mouton au milieu de la cour et il s'assoit, en pliant les jambes en tailleur. Il soigne d'abord quelques malade, rédige des amulettes, puis s'apprête à réaliser ce que tout le monde attend : un tour de magie. Il dévisage les gens présents, comme s'il cherchait un volontaire. C'est alors que ses yeux croisent Mohammed et Ahmed. — Vous n'êtes pas d'ici, vous deux ? — Non, honorable cheikh, dit Mohammed. — Nous venons de tel village… Le cheikh hoche la tête. — L'un de vous, veut-il servir de volontaire à une expérience que je veux tenter ? Ahmed recule, effrayé de servir dans une expérience de magie, mais Mohammed, lui, avance, sans aucune crainte. — Je veux bien, dit-il. Le cheikh hoche de nouveau la tête. — Bien, dit-il, satisfait. Il lui montre une bassine, placée à ses côtés. — Veux-tu aller puiser de l'eau au puits et remplir cette bassine ? Mohammed prend la bassine. Il va au puits, ramène un seau d'eau et remplit la bassine posée devant le cheikh. Le cheikh hoche la tête. — Maintenant, assieds-toi à mes côtés. Mohammed obéit encore. Le cheikh le regarde longuement, puis, brusquement, il le saisit par le cou et, d'un geste puissant, lui plonge la tête dans la bassine. Ahmed avance comme pour porter secours à son ami, mais des disciples du cheikh le retiennent. — Ne t'inquiète pas ! Cependant, Mohammed n'a même pas le temps de crier ni de protester. Il ressent d'abord l'impression d'étouffer, puis le bras puissant du cheikh le lâche, tout aussi brusquement qu'il l'a pris. Le jeune homme ressort la tête et se sent de nouveau à l'air libre. — Hé ! crie-t-il. Il va protester contre cette façon de procéder du mystique mais le cheikh n'est plus là ! Il regarde autour de lui. — Où suis-je ? En effet, la cour de la maison a disparu ; il n'y a plus son compagnon, Ahmed, ni les gens venus assister à la séance de magie ! — Où suis-je ? se demande- t-il encore. Il se met à crier : — Ahmed, Ahmed ! Mais il n'y a pas d'Ahmed. En revanche, il y a beaucoup d'eau autour de lui. (à suivre...)