Résumé de la 17e partie n Après la mort du roi, Florine est délivrée par ses sujets qui lui apprirent le changement qui venait d'arriver à sa fortune... Elle n'en fut point émue. Ils la portèrent dans son palais et la couronnèrent… La fée donna des habits tout d'or et d'argent à Truitonne, puis elle la fit monter en trousse derrière elle sur un dragon, et elles se rendirent au royaume de Charmant, qui venait d'y arriver avec son fidèle ami l'enchanteur. En trois coups de baguette, il se vit le même qu'il avait été : beau, aimable, spirituel et magnifique , mais il achetait bien cher le temps dont on diminuait sa pénitence : la seule pensée d'épouser Truitonne le faisait frémir. L'enchanteur lui disait les meilleures raisons qu'il pouvait, elles ne faisaient qu'une médiocre impression sur son esprit et il était moins occupé de la conduite de son royaume que des moyens de proroger le terme que Soussio lui avait donné pour épouser Truitonne. Cependant, la reine Florine, déguisée sous un habit de paysanne, avec ses cheveux épars et mêlés, qui cachaient son visage, un chapeau de paille sur la tête, un sac de toile sur son épaule, commença son voyage, tantôt à pied, tantôt à cheval, tantôt par mer, tantôt par terre : elle faisait toute la diligence possible, mais ne sachant où elle devait tourner ses pas elle craignait toujours d'aller d'un côté pendant que son aimable roi serait de l'autre. Un jour qu'elle s'était arrêtée au bord d'une fontaine dont l'eau argentée bondissait sur de petits cailloux, elle eut envie de se laver les pieds . Elle s'assit sur le gazon, elle releva ses blonds cheveux avec un ruban et mit ses pieds dans le ruisseau : elle ressemblait à Diane qui se baigne au retour d'une chasse. Il passa dans cet endroit une petite vieille toute voûtée, appuyée sur un gros bâton. Elle s'arrêta et lui dit : «Que faites-vous là, ma belle fille ? Vous êtes bien seule ! — Ma bonne mère, dit la reine, je ne laisse pas d'être en grande compagnie car j'ai avec moi les chagrins, les inquiétudes et les déplaisirs.» A ces mots, ses yeux se couvrirent de larmes. «Quoi ? Si jeune, vous pleurez, dit la bonne femme. Ah ! ma fille, ne vous affligez pas. Dites-moi ce que vous avez sincèrement et j'espère vous soulager.» La reine le voulut bien ; elle lui conta ses ennuis, la conduite que la fée Soussio avait tenue dans cette affaire et enfin comment elle cherchait l'Oiseau Bleu. La petite vieille se redresse, s'agence, change tout d'un coup de visage, paraît belle, jeune, habillée superbement, et regardant la reine avec un sourire gracieux : «Incomparable Florine, lui dit-elle, le roi que vous cherchez n'est plus oiseau : ma sœur Soussio lui a rendu sa première figure, il est dans son royaume ; ne vous affligez point ; vous y arriverez, et vous viendrez à bout de votre dessein. Voici quatre œufs ; vous les casserez dans vos pressants besoins et vous y trouverez des secours qui vous seront utiles.» En achevant ces mots, elle disparut. Florine se sentit fort consolée de ce qu'elle venait d'entendre ; elle mit les œufs dans son sac et tourna ses pas vers le royaume de Charmant. Après avoir marché huit jours et huit nuits sans s'arrêter, elle arrive au pied d'une montagne prodigieuse par sa hauteur, toute d'ivoire, et si droite que l'on n'y pouvait mettre les pieds sans tomber. A suivre Contes merveilleux