Epreuve n Pour la deuxième fois en un peu plus de deux semaines, la France est perturbée ce jeudi par une journée nationale de grève et de manifestations contre la réforme des retraites. Au plus bas dans les sondages, impopulaire en France et affaibli en Europe après les polémiques sur les Roms, la contestation populaire de ce jeudi de ce chantier phare du Président français, est un test politique majeur pour un Nicolas Sarkozy qui éprouve déjà des difficultés pour reprendre la main sur l'agenda politique avant la présidentielle de 2012. L'ampleur de la mobilisation sociale sera déterminante pour la suite du mouvement, ont reconnu les syndicats, qui espèrent faire mieux que le 7 septembre, précédente journée d'action qui avait rassemblé plus d'un million de personnes dans les rues de France, selon la police et jusqu'à 2,7 millions, selon la CGT, premier syndicat. Les perturbations ont commencé tôt ce jeudi matin, affectant essentiellement la circulation des trains et des avions, ainsi que des écoles. Dans les aéroports, la direction générale de l'aviation civile (DGAC) prévoyait l'annulation de 50% des vols programmés jeudi à Orly (sud de Paris) et de 40% des vols à Roissy-Charles-de-Gaulle (nord de Paris). Pour les autres aéroports français, 40% des vols seront annulés. «Il faut au moins faire ça. S'il n'y a pas un rapport de force important, le gouvernement ne bougera pas», a estimé ce jeudi sur la chaîne France 2, l'un des principaux leaders syndicaux, Jean-Claude Mailly (Force ouvrière). Si l'impact sur le trafic aérien s'annonce plus élevé que le 7 septembre, où 25% des vols avaient été annulés dans les aéroports parisiens, les trains et les métros pourraient être moins touchés. Dans le métro parisien, peu de rames bondées et pas de bousculade aux heures de pointe matinales : les perturbations étaient relativement limitées, avec un train sur deux en moyenne, en raison notamment d'un système de service minimum qui concentre les rames aux heures d'affluence. Réforme emblématique de la seconde partie du mandat du président Nicolas Sarkozy, le projet de loi controversé sur les retraites prévoit notamment le relèvement de 60 à 62 ans, à l'horizon 2018, de l'âge minimal de départ à la retraite. Le gouvernement considère que faire travailler les Français plus longtemps, à l'instar de leurs voisins européens, est la meilleure option pour assurer des besoins de financement évalués à 70 milliards d'euros d'ici à 2030.