Senteur n Chaque saison, c'est cette odeur très particulière qui attire les amateurs de ce fruit planté dans un verger de 2 hectares au niveau du Domaine M'seguem-Abdelkader, sur la route de Douaouda, au domaine agricole de Cheikh Ahmed Hamada à Fouka. Considérée comme porte- bonheur par certains, la goyave, ce fruit tropical exotique très prisé par les habitants de Fouka et certaines familles des localités de la wilaya de Tipasa, est, depuis le 10 septembre et jusqu'à la fin décembre, sur le marché de Fouka, apparemment la seule localité algérienne qui a réussi l'expérience de sa plantation depuis les années 70. Mais il faut faire un vœu avant de consommer le premier fruit. Malgré les grandes difficultés d'épuiser sa récolte à chaque saison faute de moyens de conservation, le fellah défie ces contraintes et renoue à chaque fois avec ce fruit hérité de son père. Il prévoit une production de près de 100 quintaux de ses 350 goyaviers. Le domaine Cheikh Hamada et le marché de Fouka connaissent également un important afflux annuel d'Orientaux notamment des Palestiniens et des Syriens qui viennent du centre du pays notamment d'Alger, de Blida et de Tipasa. Ils appellent la goyave el-djouwafa. «Je ne peux vendre ce fruit en gros dans un marché car il périt vite et doit être consommé au plus tard dans les 2 jours après sa cueillette. Ce fruit est très sensible aux insectes. Pis encore, les mandataires le méconnaissent et ne s'y intéressent pas, par peur de ne pas épuiser la marchandise très rapidement», a-t-il repris invitant les autorités locales à aller voir ce produit qu'ils ont déjà vu, selon lui, lors d'une exposition à laquelle il avait participé il y a plus de 3 ans au chef-lieu de la wilaya de Tipasa. Le fellah invite également les producteurs de jus de fruits et de confiture à s'intéresser aux goyaves pour découvrir les bienfaits de ce fruit tropical exotique importé à des prix exorbitants. «Je n'ai jamais été sollicité pour faire découvrir mes fruits. Je ne sais pas à qui m'adresser pour écouler ma production. C'est la raison qui me pousse à vendre les fruits avant la récolte.» Comparativement aux années précédentes, le fellah constate que la récolte cette année, sera meilleure quant à la quantité, mais de moindre calibre que la saison écoulée suite au manque d'eau. «La forte pluviométrie de l'année dernière a permis l'obtention de goyaves de gros calibre car elles demandent de grandes quantités d'eau. Malheureusement, cette année je ne peux me permettre d'arroser les goyaviers que 2 h à 3 heures /jour depuis mon puits». A signaler que ce verger est passé de 2 ha de goyaviers à savoir plus de 450 arbres/ha à 350 arbres seulement. «Je voudrai préserver ce fruit mais je n'en ai pas les moyens», conclut notre interlocuteur. La goyave a beaucoup de bienfaits sur la santé. Citons-en certains. Ce fruit renferme 5 fois plus de vitamine «C» qu'une orange. Le principe de ce fruit est basé sur 2 points extrêmes «ou bien on l'aime, ou bien on ne l'aime pas». Avec sa peau verte ou jaune et la couleur rose crevette ou blanc à l'intérieur, la goyave est très sucrée. Elle a un goût très fin dégageant un fort parfum spécial combiné entre l'ananas, le cantaloup et la poire. Consommé frais avec ses pépins (qui peuvent être plantés pour obtenir des goyaviers), ce fruit est très répandu dans les pays océaniens dont, entre autres, les îles Fidji. Il appartient à l'espèce Psidium Guajaval, de la famille des Myrtacées. Certaines familles de Fouka ou d'autres localités de la wilaya ont un ou deux goyaviers dans leurs jardins. Les citoyens de la ville de Fouka et certaines localités de la wilaya de Tipasa sont déjà au courant de l'importance de ce fruit pour la santé puisqu'il est préconisé par exemple contre l'anémie, les troubles de l'estomac, la toux et même les diabétiques peuvent en consommer sans crainte. Et ses jeunes feuilles sont également utilisées, dans le Pacifique, comme remède contre la diarrhée.