S'égarer en Arabie saoudite, souffrir d'un manque de nourriture et de maladie, passer des nuits à la belle étoile et être à la merci des bienfaiteurs sont devenus, ces dernières années, le sort inévitable réservé à nos pèlerins. La participation à l'organisation du hadj et de la Omra, source intarissable d'importants bénéfices, est, à chaque fois, offerte à des agences qui n'ont rien à voir avec la notion de professionnalisme, ni de respect de leurs engagements vis-à-vis de leurs clients. Mais les dépassements ne concernent pas uniquement le hadj et la Omra, car même les voyages organisés sont devenus synonymes de calvaire. L'histoire des supporters de l'Equipe nationale en Afrique du Sud est la dernière d'une longue série de dérapages. Le manque de professionnalisme et la course de beaucoup d'agences de voyages derrière le gain facile est, certes, la principale cause de ces agissements malhonnêtes qui portent un lourd préjudice à l'image de l'Algérie à l'étranger. Mais la passivité des pouvoirs publics et la répétition des mêmes erreurs dans l'octroi d'agréments sans le respect de critères déterminés ont aggravé la situation. Cette année, les autorités se sont, semble-t-il, résolues à mettre un terme à cette anarchie, en confiant l'organisation du hadj aux deux organismes publics (Onat et TCA) et ont décidé de sanctionner certaines agences privées après le cauchemar vécu par les pèlerins algériens au début de ce mois de septembre. Cette mesure sera-t-elle retenue pour les prochaines années ? Sera-t-elle le début d'une opération visant à remettre de l'ordre dans un secteur longtemps abandonné entre les mains d'affairistes sans scrupules ?