A peine arrivées à Al Madina (Médine), les premières processions de pèlerins algériens ont pris le chemin du centre de santé de la mission à Médine pour des soins. Plus de 3000 personnes, des vieux pour la plupart, sont tombées malades juste après leur arrivée à Médine, située à quelque 420 km de l'aéroport international King Abdul Aziz de Djeddah. C'est ce que nous a certifié hier le conseiller de la communication du ministère des Affaires religieuses, joint par téléphone à Médine. Beaucoup parmi les 18 000 pèlerins arrivés dans cette deuxième ville sainte pour y visiter la mosquée et la tombe du Prophète (QSSSL), avant de gagner La Mecque, n'ont pu résister au changement brusque du climat. La chaleur est insupportable ici avec des pics de 30°, voire plus », confie en effet Abdellah Tamine, précisant cependant que ce phénomène est observé chaque année. C'est ainsi que le centre algérien de santé basé à Médine est devenu une ruche tant le chassé-croisé des pèlerins malades y est incessant. Le conseiller du ministre rassure tout de même les familles des futurs hadjis que les diagnostics ne révèlent aucune infection dangereuse autre que la grippe qui sévit actuellement en Arabie Saoudite. Et la majorité des pèlerins souffre de fatigue due à un voyage harassant de plusieurs heures de vol en plus du trajet tout aussi éreintant entre Djeddah et Al Madina (7420 km) pour ceux qui ont le malheur de l'avoir fait par autobus. Aussi, la mission algérienne déplore un accident de la circulation dont a été victime un pèlerin qui s'en est sorti avec une fracture à la jambe et qui est hospitalisé à l'hôpital de Médine. Vols à la… teinte Au chapitre des petites « mauvaises » surprises du pèlerinage, il a été enregistré une moyenne de 20 personnes égarées par jour. Ces dernières finissent par être orientées vers « le quartier des Algériens » où sont situés tous les hôtels d'hébergement de nos pèlerins. Aussi, quatre convois de plusieurs centaines de hadjis algériens ont eu la désagréable surprise de devoir passer la nuit du 30 novembre dernier à la belle étoile suite aux retards enregistrés dans leurs vols. Motif ? L'émir de Médine a décidé le jour même d'imposer une sorte de couvre-feu à partir de 23h pour des raisons de sécurité. Les vieux hadjis algériens déjà éprouvés par un voyage infernal ont dû donc dormir dans les… autobus. Aussi, 21 pèlerins – hommes et femmes – ont subi la loi des voleurs qui leur ont subtilisé leur pécule (environ 4000 rials). Ces « pickpockets » sans foi ni loi ont eu recours à un procédé démoniaque pour extorquer l'argent à leurs victimes : à l'aide d'un produit salissant et puant, ils induisent les foulards blancs des hadjis (libass El Ihram). près quoi, ils conseillent à leurs victimes d'aller aux sanitaires changer de foulard faute de quoi l'accomplissement du hadj serait frappé de nullité, et une fois à l'intérieur – des sanitaires –, la victime est dépossédée de son argent par ceux-là ou celles-là mêmes qui se proposent de l'aider… Jusqu'à hier, la mission nationale a déboursé pas moins de 1 1000 rials pour rembourser ceux qui ont perdu leur pécule à raison de 40 rials par jour. Cela étant dit, le centre de Médine devra être fermé aujourd'hui puisque les pèlerins ont déjà commencé à affluer vers La Mecque où il entameront les rites du hadj (tawaf et sa'i) dans la mosquée du Harram (la mosquée sacrée) avant l'ascension du mont Arafat juste avant l'Aïd. Le conseiller du ministre précise que 50%, parmi les 36 000 – dont 12 000 encadrés par la mission et 6 000 par les agences de voyages – pèlerins algériens attendus, sont déjà en route vers La Mecque.