Climat n Les élections législatives prévues pour l'automne en Egypte promettent d'être «chaudes», a affirmé le ministre égyptien de l'Intérieur. Nous nous attendons à des activités illégales, mais les services de sécurité ne vont pas rester les bras croisés devant quiconque essaiera de provoquer des troubles et des brutalités pendant les élections», a déclaré Habib al-Adli dans une interview, hier, dimanche. «Il est prévu que les prochaines élections législatives seront chaudes», a-t-il ajouté. Les services de sécurité égyptiens bénéficient de larges pouvoirs en vertu de l'état d'urgence, en vigueur depuis près de 29 ans. Plusieurs groupes de défense des droits de l'Homme, égyptiens ou internationaux, accusent la police de brutalité systématique. Les législatives, dont le premier tour est prévu fin novembre et le second début décembre prochain, constituent un tour de chauffe avant la présidentielle qui doit avoir lieu dans un an. Le ministre a, en outre, mis en garde les Frères musulmans, le plus important mouvement organisé hostile au pouvoir. Officiellement interdite, mais tolérée dans les faits, la confrérie islamiste avait créé la surprise aux législatives de 2005 en raflant un cinquième des sièges du Parlement. Le porte-parole de leur bloc parlementaire a indiqué que la confrérie entendait présenter «au moins 160 candidats», et que leur nombre pourrait augmenter afin de présenter des prétendantes pour les 62 sièges, sur 506 sièges en lice, réservés à des femmes. Il a également mis en garde le gouvernement contre toute «falsification» du vote, en prévenant que dans ce cas les législatives connaîtraient «des violences sans précédent car les gens n'ont plus peur des services de sécurité». Le responsable islamiste a fustigé une décision de 2007 de remplacer les juges par des fonctionnaires pour la surveillance des urnes. «En l'absence de supervision judiciaire des urnes, le peuple doit assumer une plus grande responsabilité pour protéger son choix et sa volonté», a-t-il prévenu Les dernières législatives avaient été marquées par des violences et des accusations de fraude. Onze personnes avaient été tuées pendant le scrutin. «Les Frères se présentent aux élections en tant que candidats indépendants. Si l'un d'entre eux se présente en tant que Frère, la loi lui sera appliquée, et ils le savent», a rappelé par ailleurs le ministre de l'Intérieur égyptien, mettant en garde contre toute utilisation de «slogans religieux». «Cela exigera la prise de mesures immédiates», a-t-il averti. Faire campagne avec des slogans religieux ou fonder un parti sur des bases religieuses est interdit en Egypte. Par ailleurs, le président Hosni Moubarak, 82 ans, au pouvoir depuis 1981, n'a pas indiqué s'il briguerait un nouveau mandat. Son fils Gamal, 46 ans, est souvent cité comme possible successeur, mais il n'a pas dévoilé ses intentions.