Résumé de la 29e partie n Richard trouve dans sa poche un morceau de papier. Il pense que c'est l'Arabe qui l'aurait glissé au moment où, s'étant accroché à lui, il avait trébuché ? Le major Wilberforce recommandait un certain Ahmed Mohammed, ouvrier adroit et plein de bonne volonté, capable de conduire un camion et de faire les réparations courantes, et de plus rigoureusement honnête. Le front soucieux, Richard, méthodique et précis, passa en revue les événements de la matinée. Carmichaël, la chose était hors de question, craignait pour sa vie. Traqué, il était venu se réfugier au consulat. Il pensait y être en sécurité. Au lieu de cela, le danger qui le menaçait s'était précisé. L'ennemi l'attendait dans l'antichambre. Un représentant de commerce ? En tout cas, un homme ayant reçu des ordres formels qui n'avait pas reculé. En plein consulat et devant témoins, il avait essayé d'abattre Carmichaël. Pour qu'il risquât un tel coup, il fallait qu'il y eût urgence. Cependant, Carmichaël, reconnaissant son vieux camarade de classe, lui avait demandé de venir à son secours et s'était arrangé pour lui passer un document, banal en apparence, mais vraisemblablement important. Si ses ennemis venaient à retrouver Carmichaël et à s'apercevoir que ce document n'était plus en sa possession, ils rechercheraient tous ceux auxquels Carmichaël aurait pu le transmettre. Ce document, que fallait-il donc faire de lui ? Richard pouvait le remettre à Clayton, représentant de Sa Majesté la reine d'Angleterre, ou le conserver jusqu'à ce que Carmichaël le lui réclame. Après réflexion, il opta pour la seconde branche de l'alternative. Il garderait le document mais non sans prendre des précautions. Pour commencer, sur une page blanche détachée d'une vieille lettre il confectionna un certificat assez semblable à l'autre mais différemment libellé. Le message pouvait être écrit à l'encre sympathique mais il était possible qu'il fût rédigé en code. Quand il eut terminé, il promena ses mains sur les semelles de ses souliers puis s'appliqua à salir son certificat, le pliant et le dépliant à maintes reprises pour lui donner toutes les apparences d'une pièce qui traîne dans les poches depuis des mois et des mois. Après quoi, il s'occupa de l'original. Il réfléchit longuement. Enfin, avec un léger sourire il plia le papier pour en faire comme une petite règle oblongue qu'il enveloppa dans une mince feuille de tissu imperméable, découpée dans son sac à éponge. Après quoi, il enroba le tout de plasticine qu'il roula et aplatit jusqu'à ce qu'il eût obtenu une surface bien lisse sur laquelle il imprima un sceau cylindrique qu'il avait sur lui. Il examina le résultat avec satisfaction : c'était, gravée dans la plasticine, une magnifique reproduction de Shamash, le dieu du Soleil, armé du Glaive de la Justice. — Espérons, murmura-t-il, que c'est un heureux présage ! Il fourra dans une de ses poches le certificat fabriqué. Le soir, au moment de se coucher, quand il vida les poches du veston qu'il portait le matin, il constata que le papier avait disparu. (à suivre...)