L'architecte des réformes économiques à la chute du communisme en Pologne en 1989, fervent partisan du libre marché, a installé hier, mardi, au cœur de Varsovie un «compteur de la dette publique» pour mettre en garde contre les dangers d'un endettement excessif. «L'état actuel de nos finances publiques est, à mon avis, le plus grand obstacle susceptible d'empêcher la Pologne de rattraper rapidement les pays occidentaux», a-t-il déclaré à la presse à Varsovie. Le compteur affichait hier sur un grand écran du centre-ville une dette publique polonaise de plus de 724 milliards de zlotys (182 milliards d'euros) en grands chiffres gras rouges dont les unités, dizaines, centaines et milliers augmentaient à grande vitesse. Les organisateurs précisaient de leur côté que la hausse était de 150 millions de zlotys par jour. «La Pologne a la capacité de rattraper l'Allemagne en 20 ans, mais pas avec un tel fardeau budgétaire. Si quelqu'un promet à la Pologne un miracle économique, il doit commencer par réformer les finances publiques, sinon ses promesses sont vides», a lancé le père de la «thérapie de choc», politique sans précédent, qui avait conduit la Pologne à l'économie de marché.