Dominique Strauss-Kahn a prévenu : i l veut plus de cohérence, en matière de régulation . Le G20 y travaille. Ce vendredi à Washington, il a plus été question de perspectives économiques. Réunis pour discuter de la taxation et de la régulation de la finance, les ministres des Finances du G20 ont en effet réaffirmé vendredi leur objectif d'une croissance équilibrée, et se sont engagés à élaborer chacun une stratégie de sortie "crédible", dans un communiqué commun publié à l'issue d'une réunion à Washington. Les ministres des Finances du G20 se sont félicités vendredi de la reprise plus rapide qu'espéré de l'économie mondiale. Le Groupe des Vingt, qui réunit pays riches et pays émergents, est en revanche resté divisé sur la meilleure façon d'obtenir le remboursement des coûts engendrés par le sauvetage pendant la crise des établissements financiers, dont les prises de risque excessives ont plongé l'économie mondiale dans la plus grave récession depuis la Seconde Guerre mondiale. Ils ont également botté en touche sur le dossier épineux de la monnaie chinoise que plusieurs pays, au premier rang desquels les Etats-Unis, jugent sous-évaluée. Plusieurs représentants du G20 ont déclaré que la question des changes n'avait pas été abordée lors des débats. Dans un texte de six pages publié à l'issue de la réunion qui s'est tenue à Washington, les ministres des Finances et les banquiers centraux constatent que la reprise "a davantage progressé que ce qui était anticipé précédemment" et ils s'attribuent le mérite d'avoir réussi à calmer la panique sur les marchés financiers qui avait paralysé l'économie il y a un an. Le ministre canadien des Finances Jim Flaherty a toutefois rapporté que le Fonds monétaire international avait mis en garde le G20 contre tout excès de confiance. "Il y a de véritables préoccupations concernant l'excès d'optimisme de certains pays dans leurs projections économiques, et, de manière cumulative, sur le fait qu'il y a peut-être trop d'optimisme", a-t-il dit. Même si la Grèce ne figurait pas officiellement à l'ordre du jour de la réunion, elle a alimenté les conversations pendant les débats et en dehors. Les délégués du G20 ont apporté leur soutien au mécanisme d'aide mis en place pour Athènes d'un montant pouvant aller jusqu'à 45 milliards d'euros, ce qui représenterait un sauvetage sans précédent. Les ministres des Finances ont assuré qu'ils ne permettraient pas que des problèmes de dette menacent l'Union européenne ou l'économie mondiale. La réunion de Washington a confirmé le message qui avait déjà été envoyé à l'issue du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20, à savoir mettre en oeuvre la réforme de la régulation, favoriser la reprise et rééquilibrer la croissance mondiale. Les ministres des Finances se retrouveront en Corée début juin, avant un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement plus tard dans le mois. Plusieurs responsables ont dit espérer des avancées concrètes à l'occasion de cette réunion. Les économistes s'accordent pour dire que les 5.000 milliards de dollars cumulés injectés dans l'économie ainsi que les baisses de taux d'intérêt ont enrayé la chute libre de l'économie. Mais ces efforts ont un coût très élevé pour les finances publiques des économies les plus avancées comme l'illustrent les déboires actuels de la Grèce. Le G20 a souligné la nécessité d'élaborer des stratégies "crédibles" de sortie de crise sans mettre en péril la reprise, tout en reconnaissant que les rythmes différents de progression de la reprise selon les régions appelaient des solutions différentes. Le sujet qui a le plus divisé les membres du G20 concerne la proposition du FMI de mettre en place une taxe sur les banques afin que les contribuables n'aient pas à régler la facture du sauvetage des poids lourds de la finance. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont fait campagne pour une telle mesure mais le Canada s'y est opposé. Le ministre canadien Jim Flaherty a dit avoir le sentiment que la balance tendait à pencher vers la position de son pays. Interrogé à ce sujet, le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner a répondu sur le ton de la plaisanterie : "Tout va dans le sens du Canada.