Résumé de la 40e partie n Victoria est à Bagdad. Sa situation financière est difficile. Il n'existe qu'une personne sur qui Victoria peut compter : Edward… Et le docteur Rathbone ? Il est extrêmement amusant, lui aussi ? — Moi, voyez-vous, je veux autour de moi des visages souriants ! J'aime les gens qui sont jeunes, gais et charmants... Comme vous, par exemple... Prenez un autre gin-orange... — Je ne voudrais pas... — Mais si, mais si... Ce n'est pas fort ! — Ce docteur Rathbone... — Mrs Hamilton Clipp est bien Américaine, n'est-ce pas ? Je n'ai rien contre les Américains mais je préfère les Anglais. Malgré cela, je reconnais que les Américains sont parfois des types très bien. Mr Summers... vous le connaissez, évidemment... Mr Summers, quand il vient à Bagdad, passe son premier jour à boire et reste couché les trois jours suivants... A mon avis, c'est excessif ! — Soyez gentil ! Rendez-moi service ! Marcus regarda Victoria d'un air surpris. — Mais je ne demande que cela ! Dites-moi seulement ce que vous voulez et c'est fait ! De quoi s'agit-il ? — Je voudrais joindre le docteur Rathbone. Il est arrivé à Bagdad tout récemment, avec... un secrétaire. — Rathbone ? dit Marcus. Je ne le connais pas. Il ne descend pas au Tio. Le ton laissait nettement entendre que, pour Marcus, existaient seuls les gens qui descendaient au Tio. — Mais, reprit Victoria, il y a d'autres hôtels ? — Bien sûr ! Le Babylonian Palace, le Sennacherib, le Zobeide Hotel... Ce sont de bons hôtels, je n'en disconviens pas, mais ils ne valent pas le Tio. — J'en suis bien convaincue ! Vous ne savez pas si le docteur Rathbone réside dans l'un d'eux ? Il s'occupe d'une espèce de société culturelle... — Une excellente chose ! s'exclama Marcus. La culture, c'est ce dont nous avons le plus besoin ! La musique, il n'y a que ça de vrai ! Moi, par exemple, j'adore les sonates... A condition qu'elles ne durent pas trop longtemps. Victoria comprit qu'elle perdait son temps. La conversation de Marcus ne manquait ni de pittoresque, ni d'imprévu, mais elle tournait en rond pour toujours revenir à son point de départ, au seul sujet qui vraiment intéressât Marcus : Marcus lui-même. La jeune fille refusa un troisième gin-orange, descendit de son tabouret et s'éloigna, les jambes un peu molles. Quoi que prétendît le patron, les cocktails de l'hôtel étaient forts. Victoria se rendit sur la terrasse et s'accouda à la balustrade pour regarder le fleuve. — Je vous demande pardon, dit bientôt une voix derrière elle, mais vous devriez mettre une veste. Nous ne sommes pas en Angleterre. On se croirait en été, mais il fait terriblement froid quand le soleil se couche. Victoria se retourna et reconnut la dame avec qui Mrs Clipp bavardait dans l'après-midi. Assise dans un fauteuil, une couverture sur les genoux, elle dégustait à petites gorgées un whisky and soda. Elle portait une cape de fourrure sur les épaules. — Je vous remercie, dit Victoria. (à suivre...)