Impératif n À l'approche des élections législatives, la menace des républicains se précise. Charles Bailey, un Noir américain de Virginie, veut faire savoir au Président Barack Obama et aux démocrates, à l'approche des législatives de mi-mandat, qu'il n'est pas content. «J'arrive tout juste à joindre les deux bouts. J'ai voté pour lui non pas parce qu'il est Noir mais parce qu'il était pour le changement», dit-il. «Et c'est ça le changement ?», ajoute cet entrepreneur, expliquant souffrir de la pénurie de travail dans son secteur. C'est ce genre de commentaires parmi les électeurs noirs - ils soutiennent traditionnellement le parti démocrate - qui rendent nerveux le Président Obama et les démocrates à l'approche des législatives du 2 novembre. Devant ces élections qui détermineront sa marge de manœuvre lors de la seconde moitié de son mandat, les démocrates sont déjà déstabilisés par l'offensive des républicains qui n'ont pas hésité à brandir la question sécuritaire pour regagner leur électorat. Sachant que la menace est de taille, Obama, participant hier (mardi) à une séance de questions-réponses organisée par sa formation dans une université de Washington, a accusé les républicains de jouer sur la peur pour reconquérir le Congrès. «La question, une fois de plus, est de savoir si l'espoir prend l'ascendant sur la peur», a-t-il déclaré. L'ensemble des sièges à la Chambre des représentants, le tiers de ceux du Sénat et 37 postes de gouverneur sur 50 sont en jeu. Les démocrates détiennent actuellement la majorité aux deux chambres du Congrès mais les républicains escomptent des gains substantiels. L'électorat afro-américain peut, dans certaines élections clés, faire du tort aux républicains s'il se mobilise en masse comme en 2008 lorsque les Etats-Unis sont entrés dans l'histoire en élisant leur premier président noir. «En Virginie, cela serait très difficile aujourd'hui pour le Président s'il était candidat en novembre», estime Douglas Wilder, premier gouverneur noir de l'histoire du pays. «L'excitation n'est pas là, l'exubérance non plus». Tom Perriello fait partie des élus démocrates arrivés au pouvoir avec Obama après avoir battu de justesse son rival républicain dans le 5e district de Virginie, une zone rurale. Or, aujourd'hui le républicain Robert Hurt est en passe de le battre, à moins d'une forte mobilisation des Noirs américains. «Dans de nombreuses élections serrées, le taux de participation des Noirs et leur niveau de soutien aux candidats démocrates sera un des facteurs clés», estime Tom Jensen, directeur du Public Policy Polling, un institut de sondage. Barack Obama, qui a fait campagne il y a deux ans sur le thème du changement, va parcourir les Etats-Unis de long en large pour soutenir des candidats de son parti et insister sur le fait que le changement «ne se fait pas du jour au lendemain».