«Sarko, ta retraite on va s'en occuper.» Des milliers de lycéens et d'étudiants ont manifesté, hier, à Paris, contre la réforme du Président français, une présence inédite redoutée par le pouvoir qui craint une radicalisation du mouvement. «Jeunes dans la misère, vieux dans la galère», «C'est tous ensemble qu'on va gagner» : ont scandé ou chanté, sous le soleil de la gare Montparnasse, en route pour la Bastille, de nombreux adolescents qui battaient le pavé pour la première fois contre la réforme des retraites. Les manifestants estiment qu'il n'est «pas trop tard» pour annuler la nouvelle loi, même si députés et sénateurs ont déjà voté les articles clés de cette réforme, sur le report de l'âge minimum de départ à la retraite de 60 à 62 ans et le passage de 65 à 67 ans pour une pension à taux plein. Certains se souviennent que le pouvoir avait reculé en décembre 2008 sur un projet de réforme contesté des lycées, et avait même renoncé à une loi déjà votée concernant les contrats d'embauche des jeunes en 2006. Le gouvernement a déjà dit qu'il ne céderait pas sur l'essentiel et mis en garde contre la «manipulation» de la jeunesse par les syndicats et l'opposition de gauche, assurant que c'est précisément pour elle que la réforme est nécessaire.