Projection n Le septième art est souvent à l'honneur dans l'actualité de ces derniers jours. Après l'avant-première du film Z'har de Fatma Zohra Zammoum, voilà que la salle El Mougar, à Alger, est encore sollicitée pour une autre projection : Les Palmiers blessés, du Tunisien Abdelatif Ben Ammar. Encore une fois, la coopération culturelle fait parler d'elle puisque ce film est le fruit d'une collaboration algéro-tunisienne. Une collaboration à tous les niveaux ; sur le plan du casting, technique ou même pour la production, les deux pays s'étant partagé la tâche. Au premier rang, une bonne partie de l'équipe du film était présente, le réalisateur Abdelatif Ben Ammar, les acteurs Leïla Ouaz, Rym Takoucht, Hassen Kachache et Aïda Guechoud pour ne citer que ceux-là, et un siège vide pour le défunt Larbi Zekkal qui a, lui aussi, participé à cette œuvre. L'histoire du film se déroule à Bizerte, en Tunisie, entre la fin 1990 et le premier trimestre 1991. Un écrivain, El-Hachemi Abbas, interprété par Néji Najah, confie la dactylographie de son œuvre à Chama, Leïla Ouaz, étudiante à la recherche d'un travail. Cette biographie a une grande signification historique, puisque l'auteur relate les faits de la guerre de Bizerte en juillet 1961. La jeune dactylo, en quête de vérité, fera ses propres recherches sur cette guerre ; son père y avait laissé la vie trente ans auparavant. Ce conflit armée, qui a duré deux jours et demi, a opposé des volontaires, puis des militaires tunisiens aux forces coloniales françaises qui tenaient encore la base militaire de Bizerte. Chama est hébergée à Bizerte par un couple d'amis algériens, Noureddine et Nabila, joué par Hassen Kachache et Rym Takoucht, un couple ayant fui l'intolérance et la violence qui régnaient dans leur pays. Entraînant ses amis dans ses recherches, elle découvre que l'écrivain intellectuel modifie les faits historiques à sa guise afin d'en tirer gloire et honneur. La jeune femme se met alors à corriger le manuscrit à l'insu de son propriétaire. Une fois que l'écrivain découvre les modifications, le film prend une autre tournure. Cette quête de vérité, qui mène la jeune femme sur les traces de son père, l'oblige à dénoncer l'écrivain. Et le film devient une dénonciation de toute une classe d'intellectuels sans scrupule qui falsifient l'histoire et piétinent les martyrs de leur patrie pour monter au sommet de la gloire et en tirer des honneurs non mérités. Cette œuvre a déjà fait l'ouverture du festival de Carthage. Un excellent accueil lui a été réservé par le public de cette avant-première algéroise, en attendant l'engouement du grand public...