Situation n Selon une enquête réalisée au début de l'année scolaire 1995-1996, 196 enfants scolarisés sur un échantillon de 19 529, suivant un cursus fondamental dans la capitale, souffrent d'une scoliose idiopathique contre 4 dont la cause est connue. Une enquête de dépistage de la scoliose réalisée en 1995-1996 au sein de la population scolaire algéroise a non seulement permis d'estimer la prévalence à 2,38%, mais aussi d'identifier les populations à risque, les filles et de façon générale les enfants et adolescents âgés de 9 à 15 ans. A la question de savoir quel est le nombre des personnes atteintes, le Pr Houria Kaced, chef de service de médecine physique et réadaptation à l'EHS de Douéra et présidente de la Société algérienne de la médecine physique et de réadaptation (Samer), explique : «Si l'on se base sur le chiffre de 2,38%, environ 215 000 enfants et adolescents présenteraient une scoliose idiopathique.» Les filles sont plus nombreuses à être touchées et quant à la raison, le professeur Kaced répond : «Nous ne savons pas exactement pourquoi les filles sont plus atteintes que les garçons.» Le suivi des patients scoliotiques a permis de traiter, avec des corsets associés ou non à des plâtres, 8,2% d'entre eux, de faire opérer 2,3% autres, et enfin, le fait le plus intéressant, la surveillance a concerné 89,5% des patients, donc la majorité de la population scoliotique dépistée. Si les listes d'attente pour un traitement chirurgical sont longues, c'est souvent en rapport avec une prise en charge absente ou défaillante (diagnostic tardif ou suivi non rigoureux). Dans une déclaration à la presse en marge du congrès de la médecine physique et de la réadaptation fonctionnelle, le Pr Kaced souligne que l'unique enquête menée, dans ce sens en Algérie, qui date de 1996, a montré que sur l'échantillon étudié, «868 élèves seulement ont été suivis à l'hôpital spécialisé d'Azur-Plage, dont 220 représentaient une déformation du 2e degré et 196 souffraient d'une scoliose idiopathique contre 4 qui l'ont développée.» «Nous avons constaté que sur les 1 874 enfants orientés vers les médecins spécialistes, 868 seulement ont suivi le conseil», précise-t-elle, appelant à la réalisation de recherches approfondies à l'échelle nationale pour trouver les causes de cette scoliose idiopathique. Le professeur avait expliqué en outre que «8,9% ont eu un traitement conservateur, c'est-à-dire sans passer par le bloc opératoire contre 2,3% de cas chirurgicaux», soulignant que sur les 89,5% cas surveillés, «beaucoup ne le sont plus actuellement à cause du changement de domicile». «Nous devons suivre l'enfant depuis le début pour éviter que sa scoliose ne s'aggrave et pour cela, nous devons faire des dépistages et un suivi approfondi sur lui», note-t-elle, précisant que l'enquête a duré trois mois, alors que le suivi des patients s'est étalé sur deux ans. Elle déplore, par ailleurs, l'absence de travail d'équipe des services spécialisés, ainsi que des équipements pour faire face à cette maladie. «Le principal objectif de l'étude est d'apprécier la prévalence de la Scoliose idiopathique (SI), celle-ci étant de 2,38% dans l'échantillon étudié», explique-t-elle.