Résumé de la 1re partie n Emilie est inquiète, toutes les poules sont malades et refusent de manger. Emilie et sa maman décident de les gaver... Tu sais Emilie, elles sont si faibles qu'elles n'arrivent même plus à croquer les grains de maïs ! Elles vont mourir de faim. — On va leur donner du pain trempé dans du lait. Pas d'autre alternative ! Il faut à nouveau attraper chaque poule, la coincer une fois de plus entre les genoux et lui ouvrir le bec de force pour y glisser des petites boulettes de mie de pain imbibée de lait. Un travail délicat qui prend du temps... Mais ce sont les aléas de la vie de fermière. Espérons que tout cela se terminera bien... — Elles ne sont pas idiotes, ces bestioles. Tu as remarqué ? Une fois qu'on les a gavées elles sont moins réticentes. Elles se laissent attraper bien plus facilement. Elles doivent apprécier d'être nourries à la becquée ! — Tu as vu Chantecler ? Chantecler c'est le coq qui règne sur toutes ces dames poulettes. Un superbe animal en temps normal. Aujourd'hui, Chantecler est comme toutes les poules : il a la «goutte au nez» et il ouvre le bec pour respirer, mais dès qu'on lui a administré les premières gouttes et les premières boulettes de pain imbibé de lait il se distingue par son comportement. — Regarde ! Il n'est pas idiot notre Chantecler, on dirait qu'il comprend qu'on fait ça pour son bien. En effet, quand vient son tour d'être traité Chantecler ne se débat pas au moment où on l'attrape ni quand on le coince sous le bras, alors que d'habitude il est très capable de griffer cruellement d'un coup d'ergot. Et ce qui est le plus remarquable c'est qu'il ouvre spontanément, comme dirait le bon La Fontaine, un large bec pour qu'on y glisse ce qui est bon pour lui... — Regarde Chantecler ! Il ne part pas en courant. On dirait même qu'il en redemande ! Mais le lendemain Chantecler semble avoir des problèmes. Emilie est la première à le remarquer : — Maman, Chantecler va mal. Regarde : sa crête change de couleur. Elle devient toute foncée. — Tu crois ? Pourtant j'ai fait attention en lui mettant ses gouttes. — Peut-être que tu as été un peu trop vite. Ou alors c'est parti dans les bronches. Dans le «trou du dimanche» comme tu dis ! Trou du dimanche ou pas, Chantecler vient de tomber raide, les pattes en l'air. Il est évanoui. Emilie aime bien Chantecler. Et puis c'est un bon reproducteur... Emilie se précipite sur le téléphone et compose le numéro du vétérinaire. A l'autre bout du fil, la sonnerie retentit une fois, deux fois, dix fois. — Il est sorti ! Qu'est-ce que je vais faire ? — Regarde dans les pages jaunes. Appelle un autre véto ! Mais l'autre vétérinaire se révèle assez laconique. — Oh, vous savez, si votre coq a déjà perdu connaissance, il n'y a plus rien à faire. Il n'en a plus pour très longtemps... Il va certainement mourir ! Emilie, les nerfs en pelote, n'attend même pas la fin de la phrase et raccroche brutalement au nez du praticien... — Il y a sûrement quelque chose à faire ! Emilie se remémore soudain un film qu'elle a vu à la télévision quand elle était petite fille. Un personnage avait pour compagnon un hamster qui était tombé, pour quelque raison obscure, sans connaissance. Alors son propriétaire lui faisait du «bouche à bouche». Il soufflait de l'air dans les poumons du petit animal en s'aidant du tube d'un stylo-bille. (à suivre...) Pierre Bellemare