L'importance et la richesse du patrimoine oral ont été mises en exergue à l'occasion d'un colloque qui se tient dans le cadre du 2e Festival international du théâtre. Dans une intervention intitulée «Le chant épique, la poésie narrative et l'évolution spatio-temporelle», le Pr Honorat Aguessi du Bénin a souligné la portée et l'importance de la parole dans la culture traditionnelle africaine. «Tout ce qui existe n'a pas de sens s'il n'est pas recréé par la parole», a affirmé le Pr Aguessi pour qui ce sont l'imaginaire et les symboles ancestraux qui «donnent la réalité à la parole». «Ce sont les Africains qui ont apporté beaucoup dans le domaine de la culture», a-t-il dit, soulignant l'apport des ancêtres dans la perpétuation et l'enrichissement du patrimoine, notamment immatériel. Sous le titre «Dimension de l'interprétation dans la halqa chez les medahine», Abdelhamid Bourayou, professeur à l'université d'Alger, a parlé des recherches qu'il a effectuées en 1970 sur les medahine et la halqa, un genre qui vient d'être intégré au roman populaire. «La halqa, qui est un trait d'union entre le passé et le présent, reflète les conditions de vie d'antan tout en évoquant les grandes dates ainsi que la vie des héros et des saints de l'Islam», a-t-il dit. «Le meddah chantait des textes qui étaient organisés sur le plan syntaxique», a expliqué le chercheur, précisant que les meddahs étaient aussi des poètes dont les gestes rappellent ceux des hommes de théâtre. «On peut classer les meddahs en fonction des lieux où ils se produisaient et aussi en fonction de la matière qu'ils présentaient», a-t-il indiqué à propos de ces conteurs qui disaient aussi des dictons et des proverbes populaires.