Mesure n Selon les chiffres du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, sur les 41 milliards de dinars de dettes, l'Etat en a déjà effacé 37 milliards au profit de 77 000 agriculteurs. Intervenant au cours d'une rencontre nationale avec les membres du conseil de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa) à Zéralda, Abdelaziz Belkhadem a souligné, hier, que la facture alimentaire en matière d'importations pourrait augmenter l'année prochaine suite à des facteurs externes dont le recours de certains pays de l'Est par exemple au biocarburant «ce qui augmenterait les prix de ces produits alimentaires».Cette facture, a rappelé le ministre d'Etat, représentant personnel du chef de l'Etat, est passée de 8 milliards de dollars en 2008 à cause de la spéculation mondiale due à la crise financière, à près de 5,5 milliards de dollars en 2009. «Les mesures prises par l'Etat algérien ont permis l'augmentation de la production et le recul de la facture alimentaire. Ce taux connaîtra une stabilisation durant cette année 2010 avec 5,5 milliards de dollars d'importations. Mais l'année prochaine, la facture alimentaire dépasserait ce taux suite à certains facteurs externes», a-t-il souligné. Raison pour laquelle, selon l'intervenant, l'Etat mise sur une politique agricole basée sur la production, avec en priorité les produits de première nécessité. Cela en plus de certaines procédures au profit des agriculteurs pour les inciter à travailler davantage, dont l'effacement des dettes. Selon les chiffres du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, sur les 41 milliards de dinars de dettes, l'Etat en a déjà effacé 37 milliards au profit de 77 000 agriculteurs. Un dossier clos, selon lui. Interrogé par InfoSoir sur la question de la facture alimentaire et la déclaration de Belkhadem, Benaïssa a répondu : «Maintenant nous observons le marché international parce que certains produits sont en train d'augmenter. Nous ferons en sorte que cette augmentation n'ait pas d'effet sur la facture.» Et d'ajouter : «Pour confirmer que cette année la facteur alimentaire se situerait au même niveau qu'en 2009, soit 5,4 milliards de dollars. On verra dans quelques mois.» En outre, M. Belkhadem a salué l'initiative de l'Etat concernant certaines procédures dont l'expérience réussie dite «couloir vert» qui consiste en la spécialisation dans la production agricole, citant l'exemple des dattes algériennes. Les intervenants ont été fermes quant aux terres agricoles. «Aucune excuse ne sera donnée aux agriculteurs qui vendent leurs terres ou ne les exploitent pas», selon Mohamed Alioui, président de l'Unpa. Après avoir appelé les fellahs à en finir avec la politique du doute et de l'attente, le ministre a informé qu'en matière de terres agricoles, l'Office national des terres agricoles est déjà mis en place et jouera un grand rôle dans ce sens. Cette rencontre vise, selon les organisateurs, à expliquer et à apporter toutes les clarifications nécessaires aux membres du Conseil national qui les expliqueront à leur tour aux agriculteurs, sur les dispositions de la nouvelle loi 10-03, fixant les conditions et les modalités d'exploitation des terres agricoles du domaine privé de l'Etat. Cette loi stipule, pour rappel, que «la gestion, l'exploitation et la préservation des terres et des biens superficiaires doivent être assurées de façon régulière, permanente et conforme aux dispositions de la législation en vigueur», cite le petit recueil législatif établi par la Caisse nationale de mutualité agricole (Cnma).