Avis n Le meilleur moyen de protéger le consommateur, en cas de flambée des prix de produits de large consommation, est de compenser cette augmentation pour qu'il puisse avoir accès à ces produits. Frédéric Jenny, expert en économie, estime que la tentation d'instaurer un contrôle des prix du marché pour essayer de protéger les consommateurs n'est pas efficace. «Il est plus utile de donner des subventions aux gens qui sont pauvres que d'essayer de bloquer le niveau des prix», dira-t-il en marge d'un séminaire sur la concurrence, qu'il a animée hier à Alger. «Si l'on impose un prix très bas, cela va maintenir la demande à un niveau élevé, mais comme il n'y a pas d'offres en face, cela va développer le marché noir», argue le Pr Jenny en rappelant que l'augmentation des prix de certains aliments, comme le blé et le sucre, est due à la baisse de la récolte suite à des facteurs naturels (incendies et autres). Donc, dans des cas pareils, explique-t-il, on donne la différence constatée entre le prix qui était avant, «le prix normal», et le prix actuel aux consommateurs à faibles revenus en vue de préserver leur pouvoir d'achat par rapport à ces produits essentiels. «Je pense que c'est une méthode plus efficace, puisque bloquer les prix ne va pas augmenter la quantité», affirme-t-il. A propos de la contrefaçon, l'orateur n'est pas d'avis que ce phénomène a tendance à prendre de l'ampleur, notamment dans les pays qui respectent le droit de propriété. «A vrai dire, depuis les accords qui ont été négociés avec l'Organisation mondiale du commerce, il y a un très grand nombre de pays qui font respecter les droits de propriété intellectuelle, les droits des marques ou les droits des brevets», dira-t-il indiquant que d'une certaine façon la réglementation et la régulation de ce phénomène ont tendance à diminuer. Par ailleurs, le Pr français a passé en revue les instruments juridiques du marché en s'étalant sur les pratiques anticoncurrentielles, ainsi que sur le contrôle de qualité. Il a évoqué également la lutte contre la contrefaçon en revenant sur ses effets négatifs sur le fonctionnement du marché. Pour mieux expliquer ces thèmes, le conférencier a utilisé l'approche comparative en exposant les différentes expériences à travers le monde. Lors des débats, nos cadres ont saisi cette occasion pour interroger l'expert sur un certain nombre de points ayant trait généralement à l'aspect juridique de fonctionnement du marché commercial. A noter que le séminaire en question est intervenu dans le cadre du projet de formation «Facico», programme d'appui à la facilitation du commerce algérien, financé conjointement par l'Union européenne et le gouvernement algérien. S'agissant du programme de formation Facico, dédié aux cadres des différentes structures du ministère du Commerce, il comporte, selon Mme Marie-Jo Char, chef de projet, trois thèmes principaux, à savoir l'intégration de l'Algérie dans le système économique international, la protection du consommateur et le contrôle de la qualité. Ce programme, qui a commencé en septembre 2009, se terminera en décembre prochain.