Le gouvernement s'inquiète de la flambée des prix des produits alimentaires et qui a eu pour conséquence de porter atteinte au pouvoir d'achat des citoyens. Le récent conseil interministériel présidé par le chef du gouvernement, M Abdelaziz Belkhadem, a conclu à la mise en place d'un comité ad hoc qui sera chargé de suivre sur une base quotidienne les tendances du marché et propose les correctifs éventuels qui doivent être pris par le gouvernement. Une source proche de ce dossier épineux affirme que cette mesure est dégagée pour veiller aux intérêts économiques des consommateurs dans leur vie quotidienne notamment à la veille d'événements particuliers, la rentrée des classes et le mois de Ramadhan. Dans cette mesure et à la lumière des conclusions des travaux du comité ad hoc, le gouvernement, sur la base d'un accord entre les différents intervenants sur le marché, optera, selon la même source, pour une meilleure voie à même de surmonter dynamiquement la tension actuelle qui affecte le pouvoir d'achat des citoyens. Le premier objectif étant de garantir un approvisionnement régulier et suffisant des produits alimentaires, la recherche efficiente de la stabilité des prix, l'implication de toutes les institutions pour une stricte réorganisation et régulation du marché pour la sauvegarde à la fois des intérêts du consommateur et du Trésor public, une lutte contre le marché informel et parasitaire. On fait également savoir que le conseil interministériel de mercredi dernier a mis l'accent sur le redéploiement des services du ministère du Commerce pour assurer son rôle de contrôle et également de protection du consommateur, une mission qu'il partage avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, celui des Finances et autres institutions de l'Etat. Il est question que cette première phase se développe à travers des actions préventives avec deux préoccupations essentielles: une responsabilité plus accrue des différents opérateurs économiques, professionnels, et une attention particulière vis-à-vis des ménages-consommateurs toujours en situation de fragilité et de faiblesse au regard de cette inflation des prix Cette situation préoccupante, qui n'affecte pas uniquement l'Algérie étant généralisée à travers beaucoup de pays y compris les plus avancés, est due au libre jeu de la concurrence découlant de l'effet de la mondialisation des échanges, à stimulation de la croissance interne. Le consommateur, qu'il soit algérien ou autre, est mis devant une équation difficile à résoudre, la cherté de la vie ne cesse d'accroître et le pouvoir d'achat en perpétuelle agression. En Algérie, cette situation intervient, faut-il le rappeler, dans une conjoncture spécialement marquée par une rentrée scolaire des plus coûteuses et par le mois de Ramadhan synonyme chez nous de surconsommation. A partir de ces facteurs que le gouvernement impute à des raisons exogènes qui échappent à tout contrôle, mais aussi à des raisons endogènes qui ont été identifiées et sont positivement prises en charge, il devient absolument nécessaire pour la dynamisation de l'économie d'instaurer un marché loyal en ciblant un dispositif de sa gestion et qui permettra de mettre fin à l'anarchie actuelle dans la commercialisation des produits alimentaires qui subissent, depuis un certain temps, une augmentation sans précédent que le citoyen ne digère toujours pas. Le consommateur souvent affronte à lui seul, il délecte impuissant les ententes illicites entre différents opérateurs et intervenants sur le marché qui faussent le fonctionnement régulier de la mercuriale en optant pour des pratiques anticoncurrentielles qui pénalisent lourdement le Trésor public mais également les bourses des Algériens quelles soient petites ou grandes. Désormais, la contribution loyale du secteur privé dans sa logique de liberté d'entreprendre suppose un modèle économique libre, où le marché serait le seul régulateur et d'où l'importance du rôle de l'Etat à garantir par ses propres moyens la couverture du pouvoir d'achat des citoyens. Le fait qu'aujourd'hui, le gouvernement intervient à travers un comité ad hoc pour suivre les tendances du marché et pourquoi pas l'assainir davantage, il faudrait dans l'immédiat songer à mettre en exécution tous les textes et lois régissant le secteur du commerce et, bien entendu, l'organisation du marché interne. La priorité serait d'arriver au plus vite à cette normalisation pour soulager les préoccupations et les inquiétudes, grandissantes des citoyens, car sous beaucoup d'aspects, la persistance de la flambée des prix de l'ensemble des produits alimentaires, la pénurie évidente du sachet de lait, la stagnation du prix du kilogramme de la pomme de terre entre 60 et 75 dinars, risque d'anéantir tous les efforts de l'Etat consentis dans l'accroissement du pouvoir d'achat. Cette question angoissante à plus d'un titre focalise toute l'attention de l'opinion qui voit le marché pris en otage et prisonnier par ceux dont le profit est devenu la seule motivation, le seul profit illicite en plus. Branle-bas de combat de l'Algérien au revenu moyen au sein d'une économie aujourd'hui confrontée à une mondialisation rendue inévitable, signe des caractéristiques de la globalisation qui ébranle le monde par une succession de changements subis et inattendus. L'Algérie, qui a opté pour une économie de marché ouverte, n'échappe pas à cette règle. Pouvoir public et citoyen prennent aujourd'hui conscience de ce fait-là, sa prise en charge par le gouvernement est de dire toute sa volonté de parvenir à un meilleur marché qui n'empoisonne plus les relations entre le citoyen et le pouvoir.