Mobilisation n Les syndicats français se réunissent ce jeudi, pour décider d'une nouvelle journée de grèves et manifestations contre la réforme sur les retraites, tandis que les autorités continuent de faire débloquer les dépôts pétroliers occupés. Le dirigeant de l'un des principaux syndicats français, la CGT, Bernard Thibault, a déclaré ce matin qu'il n'y avait «aucune raison d'arrêter» les protestations contre la réforme, préconisant «un nouveau temps fort dès la semaine prochaine». Cette nouvelle journée d'action, dont la date sera décidée cet après-midi par l'intersyndicale, pourrait se dérouler mardi ou jeudi prochains. Les syndicats souhaitent maintenir la mobilisation dans la rue, qui atteint depuis plusieurs semaines des niveaux record. Lycéens et étudiants sont de nouveau appelés à manifester aujourd'hui. La France reste confrontée à des risques importants de paralysie en raison de l'impact du mouvement dans le secteur énergétique. Les 12 raffineries du pays sont paralysées et plusieurs dépôts de carburant bloqués, parfois de manière temporaire, dans des actions qui sont devenues le principal moyen de pression contre la réforme. Plus d'un quart des stations-service ne sont plus approvisionnées en carburant et une partie des autres ne le sont que partiellement, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux. «Il y a 219 dépôts de carburant dans notre pays, 14 sont en situation de blocage. Le vrai problème, c'est la manière dont on assure la distribution dans les stations-service», a expliqué le ministre sur Europe 1. «74% des stations-service sonwt totalement ou partiellement approvisionnées et 26% sont bloquées», a-t-il ajouté, confirmant que les forces de l'ordre allaient continuer à débloquer les dépôts occupés, comme l'a demandé le Président Nicolas Sarkozy. Le ministre de l'Intérieur a cependant écarté tout risque de pénurie à court terme, à la veille des premiers départs en vacances de la Toussaint. «Il y a pour plusieurs semaines de réserves en carburant dans les dépôts», a-t-il assuré. Un ralentissement de l'activité a été signalé dans la restauration, le commerce de détail, le bâtiment ou les travaux publics, par manque de carburant. Le trafic ferroviaire restait perturbé ce matin, mais moins que la semaine dernière. La France a aussi été contrainte avant-hier, mardi, et hier, mercredi, d'importer des quantités massives d'électricité, en réponse aux baisses de production décidées par les grévistes et de l'arrêt de nombreux réacteurs nucléaires pour maintenance. A l'image de Nicolas Sarkozy, soulignant que la réforme ira «à son terme», le pouvoir reste inflexible et table sur l'adoption définitive, la semaine prochaine, de la réforme par le Sénat puis par l'Assemblée nationale.