Causes n La dynamique démographique d'une population est déterminée par trois principaux facteurs : la natalité, la mortalité et la migration. L'Algérie connaît, depuis quelques années, un retour à une natalité galopante. Les raisons sont simples, selon le directeur des études et analyses de l'évolution des indicateurs sociaux au commissariat général à la planification et à la prospective. Il s'agit en premier lieu du recul de l'âge de mariage qui a poussé nombre de femmes à opter pour le non-espacement des naissances au péril de leur santé et celle de l'enfant parfois. La moyenne de procréation varie entre un et trois enfants par femme ces dernières années. Pourtant, l'augmentation du taux des naissances est bien visible, soit 850 000 naissances en 2009. Le recul de la mortalité néonatale de 35 à 23 décès pour 1 000 naissances vivantes a eu certainement son effet sur cette dynamique démographique. L'autre fait marquant de cette analyse reste le taux des mariages qui a atteint un niveau jamais égalé en Algérie. De 150 000 en 2000 à plus de 300 000 en 2008 contre 250 000 en 2005. Les mariages continuent néanmoins à être toujours tardifs. La moyenne d'âge de mariage des deux sexes en 2008 est de 30 ans. Il est plus exactement de 29 ans pour les femmes et de 33 ans pour les hommes contre 18 ans pour les femmes et 23 ans pour les hommes en 1966. Ce changement est le résultat de nombreux éléments dont le plus important est sans doute l'augmentation du niveau d'instruction de la femme. Faouzi Amokrane qui intervenait à l'occasion d'une journée d'étude ayant pour thème : «Genre et santé de la femme» organisée par l'Institut national de la santé publique a indiqué que le nombre de femmes en âge de procréer, entre 15 et 49 ans, était de 10 millions. En définitive, et à partir des résultats exposés, il apparaît clairement que la société algérienne est en mutation constante. Un changement que notre expert résume dans l'augmentation des effectifs et le taux des mariages. Mais également dans l'intensification des effectifs, les proportions de célibataires, le recul de l'âge au premier mariage et le rétrécissement de la durée d'exposition à la conception. La population a, par ailleurs, connu une augmentation considérable en termes d'effectifs de naissances vivantes, ainsi qu'une baisse du risque de décès infantile. Ce dernier élément a entraîné une «absence d'envie de substitution», selon M. Amokrane qui a tenu à mettre en relief la diminution du rapport entre naissances vivantes et femmes mariées. Ces nouvelles donnes ont, de l'avis de ce responsable, concouru à la transition épidémiologique des maladies infectieuses aux maladies chroniques. Un changement qui implique «une révision de la politique concernant la santé maternelle et infantile ainsi que le planning familial», plaide M. Amokrane.