Résumé de la 1re partie n Germain et son chien César se comprennent au premier regard. Entre eux, c'est le grand amour... César l'observe. Germain s'avance sur la glace qui recouvre la neige. César suit sur la petite corniche de roche. La glace craque sous les crampons. — Il faut y aller mollo, mon César. Tu sais, la montagne est traîtresse parfois. Mais pourquoi je te dis ça, à toi, un chien des Pyrénées ! Tu sais tout ça par cœur, depuis des générations. C'est ça... Germain n'a pas le temps de finir sa phrase. S'est-il laissé emporter par l'enthousiasme ? Quoi qu'il en soit, la plaque de glace sur laquelle ses crampons font une sorte de pointillé vient de céder brusquement sous ses pas. Germain disparaît dans l'avalanche... — César ! César... Le cri de Germain se perd dans le grondement de l'avalanche. César regarde le gros nuage de neige qui engloutit son maître et l'entraîne 200 mètres plus bas. Quand la neige retombe lentement dans la lumière de la montagne, on ne voit plus rien de Germain. César hésite. Il hume du côté de la vallée puis il se décide : il saute de la corniche de pierre et commence à courir dans la neige, vers le bas. Il hume l'avalanche, il se met à gratter, gratter, désespérément. Décidément, César est un surdoué : au bout de cinq minutes, il parvient jusqu'à un bras humain. Alors, César saisit la manche et tire, tire, tire en arrière avec l'énergie du désespoir. Enfin, le visage de Germain Castarède apparaît à la lumière. Germain n'est pas du genre à renoncer. Dès qu'il est remis sur pied, il annonce : — On ne va pas rentrer comme ça ! On va essayer un autre parcours, mais on va passer la nuit au refuge. César ne semble ni approuver ni désapprouver. Il suit Germain. Le lendemain, Germain a repris des forces après une bonne nuit dans le refuge. — Regarde-moi ce soleil ! On va faire une balade superbe ! Or, Germain, un peu secoué par l'expérience de la veille, ne veut pas tenter deux fois le diable : — Aujourd'hui, on va rentrer ! Sinon, il faudrait qu'on tente de passer cette vire en plein sur la pente glacée. Si tu veux... Mais Germain, une fois encore, est interrompu. Cette fois, c'est César qui vient de glisser et qui dévale la pente. Dix mètres, vingt mètres, trente mètres, ça n'en finit pas. Il disparaît au bout d'un toboggan de quatre-vingt-dix mètres. Pour Germain, il ne reste plus qu'une seule chose à faire : descendre en rappel. Germain sort son matériel et commence la descente. Il lui faudrait trois rappels de trente mètres chacun pour arriver à l'endroit où César a disparu de sa vue. Cependant, au cours du troisième rappel Germain dévisse à son tour. — Ah, c'est pas vrai ! César ! César ! Heureusement César est sain et sauf. Il arrive en boitant un peu, mais ce n'est pas grave. Et soudain la neige se met à tomber. — Quelle journée ! On va essayer de passer par la forêt de Pastevel. Après, on pourrait remonter jusqu'au pas de la Pitié... Et redescendre ensuite vers les Deux Sources ! Avec une rapidité surprenante, le temps a changé du tout au tout. La neige est maintenant prise dans des rafales de vent d'une violence inouïe. Chaque fois que Germain ouvre la bouche dans l'effort, les flocons s'engouffrent jusqu'au fond de sa gorge, lui coupant le souffle. La température tombe très vite. Germain veut consulter son thermomètre, mais celui-ci a éclaté. Germain se dit : «Il doit faire un moins trente.» (à suivre...)