Epreuve n Deux ans après son élection triomphale, le Président Barack Obama devrait subir un premier grand revers politique aux législatives de mardi aux Etats-Unis, dans un contexte marqué par une reprise économique encore trop timide. Face à des républicains regonflés à bloc et leur aile ultra-conservatrice survoltée, le «Tea Party», le parti du Président peut s'attendre au moins à perdre la majorité à la Chambre des représentants. Après le 2 novembre, M. Obama devra mettre de côté ses ambitions de réforme ou bien tenter de trouver des compromis avec les républicains sur les changements climatiques, l'immigration ou encore l'éducation. Les démocrates devraient également perdre une poignée de sièges de gouverneurs et quelques sénateurs sans toutefois abandonner le contrôle de la Chambre haute. Vendredi, alors qu'il s'apprêtait à donner un dernier coup de collier pour convaincre les électeurs indécis, le président a dû reprendre sa casquette de commandant en chef après la découverte de colis suspects dans des avions à destination des Etats-Unis et en provenance du Yémen. Réagissant fermement, M. Obama a qualifié cette alerte de «menace terroriste crédible» et a affirmé que les Etats-Unis étaient déterminés à «détruire Al-Qaîda au Yémen». Or, contrairement à 2008 où M. Obama avait déchaîné l'enthousiasme, notamment chez les jeunes électeurs, le nom du Président ne figure pas sur les bulletins de vote cette année. Traditionnellement, les premières élections de mi-mandat d'un Président nouvellement élu se traduisent par une débâcle pour son parti. Hier matin, M. Obama, qui sillonne le pays de long en large depuis plusieurs semaines, a entamé une ultime tournée marathon de quatre Etats en deux jours (Pennsylvanie, Connecticut, Ohio, Illinois). Ses VRP de luxe, le vice-président Joe Biden, la première dame Michelle Obama et l'ancien Président, Bill Clinton, arpentent également le pays depuis des semaines. «Il est absolument crucial que vous vous manifestiez et que vous exprimiez vos espoirs pour l'avenir, en particulier les jeunes ici», a répété, hier, samedi, le Président lors de sa visite à Philadelphie, en ajoutant que les élections définiront le cap pour les 20 prochaines années. Néanmoins, Les républicains profitent d'un taux de chômage obstinément élevé aux Etats-Unis, où la croissance repart bel et bien mais en pente douce. Le chef de la minorité républicaine John Boehner, qui pourrait devenir le président de la Chambre en cas de victoire de son camp, conscient de l'importance du nouveau courant du «Tea Party», a déjà promis que les démocrates n'auraient «pas un sou» pour financer leur programme politique. Si les Républicains emportent la majorité à la Chambre, ils obtiendront des pouvoirs d'enquête qu'ils peuvent utiliser contre l'administration Obama. En outre, ils ont déjà promis de s'en prendre à la réforme de la couverture maladie et à celle du système financier.