Résumé de la 2e partie n Germain, accompagné de son chien César, décide d'escalader la montagne. Soudain, ils sont pris dans une tempête de neige... Une fois dans la forêt, c'est un autre problème. Germain ne parvient pas à voir à plus d'un mètre. Un brouillard épais comme du coton noie tout. Germain sait que des précipices redoutables sont là, tout près. — Bon sang, on ne va jamais trouver le pas de la Pitié. Il va falloir passer la nuit ici, dans la forêt. Heureusement que tu es là, mon César. On se réchauffera un peu. La température tombe encore. César doit avoir faim car il se met à ronger l'écorce des arbres pour tromper son estomac. Germain suce de la glace pour calmer sa soif. Il coupe des branches d'épicéa et dans une sorte de clairière il arrive à former trois lettres : SOS. — J'espère qu'on les verra de là-haut s'ils envoient un hélico. On va bien finir par s'inquiéter de notre disparition... Effectivement, dans la journée du lendemain Germain entend le ronronnement des hélicoptères mais sans les voir. Et eux non plus ! Au-dessus de la brume, il n'aperçoivent ni Germain ni son SOS. La nuit tombe à nouveau, puis c'est le jour. Germain et César sont partis depuis lundi, et ils sont toujours prisonniers de la forêt le vendredi matin. Voilà cinq jours qu'ils sont sans nourriture. Germain a pu faire une sorte d'igloo dans une congère. César et lui sont là, épuisés mais serrés l'un contre l'autre. Ce n'est qu'au début de l'après-midi du vendredi que le soleil consent à nouveau à se montrer. Soudain, un peu de ciel bleu. Mais ils ne sont pas au bout de leurs peines... Germain et César tournent encore pendant des heures dans la forêt : une descente, un creux et ça remonte. Germain ne sait plus du tout où il se trouve. Le désespoir commence à le saisir à la gorge. — Mais bon Dieu, on ne va pas crever ici à tourner en rond ! A chaque fois qu'il croit être dans la descente vers la vallée, vers n'importe où dans la vallée, il est arrêté par un ravin infranchissable, ou bien il est obligé de remonter vers Dieu sait où ! A nouveau c'est la nuit. — Regarde, César, il y a des lumières en bas ! Mais comment rejoindre ces lumières, ces gens qui regardent leur télévision sans se douter qu'une tragédie se joue là-haut ? Germain descend deux fois en rappel avec César serré contre lui ; son chien n'est pas encore adulte mais il doit peser dans les quarante kilos. C'est César qui craque le premier. Soudain, il échappe à Germain et se réfugie dans une anfractuosité. Il regarde son maître et semble lui dire : «Laisse-moi tout seul ici. tente ta chance tout seul. A deux, on n'y arrivera pas.» germain insiste : — Allez César, viens avec moi. En vain : César a décidé de ne pas faire un pas de plus, et faute de pouvoir s'expliquer il lui montre les dents et fait mine de le mordre. Alors, Germain l'abandonne et se décide à descendre seul. A huit heures du soir, il arrive enfin aux Deux Sources, à la ferme du père Calmette. Il appelle, il gémit plutôt. Quand le père Calmette l'aperçoit, Germain s'évanouit. Il se réveille sur un lit d'hôpital : — Je suis là depuis combien de temps ? — Depuis hier soir. — Il faut que j'y aille : mon chien, César, est resté là-haut ! II faut que je le récupère ! — Pas question de vous laisser sortir dans l'état où vous êtes ! Alors Germain n'hésite pas : il s'enfuit. Il y a maintenant une semaine qu'il est parti avec César. Aidé de trois cordées et des scouts, Germain mettra trois heures à retrouver César qui aboie de joie en entendant sa voix. On le descendra vers la vallée à l'aide d'un treuil. Germain dit : — Je ne suis qu'une pauvre cloche... En tout cas, une cloche au cœur gros comme ça !